Troubles musculaires squelettiques : la "nouvelle épidémie" ?
La définition des troubles musculo-squelettiques est très large. On peut considérer qu'ils regroupent de nombreuses affections se caractérisant par des douleurs musculaires et articulaires, diversement localisées, et principalement au niveau des membres supérieurs : épaule, coude, poignet, main et doigt, mais aussi parfois genou, cheville et pied. C'est ainsi que les TMS les plus fréquents sont représentés par la lombalgie, le syndrome du canal carpien, la tendinite de l'épaule, l'épicondylite latérale (coude), etc. Leur grande particularité est qu'ils sont tous attribuables à des gestes répétitifs, lesquels entraînent une sur-sollicitation des muscles, des tendons, des nerfs ou du cartilage. Contrairement à une idée reçue, l'augmentation des TMS dans les pays industrialisés traduit une dégradation des conditions de travail au cours des vingt dernières années. En effet, si certains risques se sont améliorés, certaines contraintes se sont renforcées, notamment celles imposées par la course à la productivité, comme les tâches répétitives à effectuer dans des laps de temps de plus en plus courts. Mais ces maladies n'affectent pas seulement les travailleurs des secteurs de l'agriculture, de la construction ou de l'industrie où les contraintes physiques sont importantes (industries alimentaires, métallurgie, carrières et sablières, industries automobiles). Les activités de services sont de plus en plus touchées : services aux personnes, santé, actions sociales, hôtellerie, restauration Ainsi, les employées de bureau et les caissières de supermarchés sont aussi de plus en plus souvent concernées. Les conséquences des TMS sont particulièrement préoccupantes. Au-delà des répercussions délétères pour les individus (douleurs, gênes dans le travail et la vie quotidienne, séquelles fonctionnelles parfois irréversibles, risque de perte d'emploi ) et les entreprises, le coût socio-économique est élevé (soins, indemnités journalières, etc.). Les données du réseau pilote de surveillance épidémiologique mis en place en 2002 dans la région Pays de la Loire par l'Institut de veille sanitaire (InVS) sont particulièrement intéressantes. Une surveillance des TMS en entreprise par 80 médecins du travail montre que sur les 2.685 salariés sélectionnés (38 ans en moyenne), 13% présentaient au moins un TMS des membres supérieurs, principalement des tendinites de l'épaule et le syndrome du canal carpien. Les femmes sont plus souvent concernées (15% contre 11% des hommes) et la prévalence augmente avec l'âge, et est la plus élevée après 50 ans.Du fait de l'importance des TMS, il est essentiel de poursuivre la surveillance, de renforcer leur déclaration et leur reconnaissance. Et dès les premiers symptômes, il faut consulter !
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