Un vaccin expérimental contre le VIH livre des résultats encourageants
Découvert en 1983, le VIH est l'un des virus les plus tenaces au monde. Au fil de ses multiples mutations, ce virus a acquis la capacité de résister aux traitements qui le contrôlent. Malgré des années de recherche, aucun vaccin préventif n'est encore disponible.
C'est donc avec un brin d'optimisme qu'une équipe internationale publie, dans le prestigieux Lancet, les résultats d'un essai clinique de phase 1/2 mené dans plusieurs pays. Réalisé à la fois sur des macaques rhésus et sur des adultes sains, il devait évaluer la sécurité d'un candidat-vaccin et son effet sur le système immunitaire.
Ce vaccin fonctionne selon un mécanisme précis, baptisé prime-boost. Il s'articule, pour cela, en deux temps : la première série d'injections ("prime") active le système immunitaire, la seconde amplifie le phénomène par un "rappel" ("boost").
Le système immunitaire répond au vaccin
L'objectif d'une telle stratégie est d'induire une réponse ciblée contre le VIH, qui ne se produit pas naturellement. Ici, quatre injections ont été pratiquées sur une période de 48 semaines.
Dans le cadre de cet essai clinique, les scientifiques ont recruté 400 personnes en bonne santé qui ont été réparties en huit groupes. Certaines ont reçu une solution saline, qui a servi de contrôle. Les autres ont reçu l'un des sept combinaisons du candidat-vaccin contre le virus.
Les différentes combinaisons ont permis d'obtenir une production d'anticorps dirigés contre le VIH mais aussi de lymphocytes T. Le tout au prix d'effets secondaires raisonnables : la plupart des volontaires se sont plaint.e.s de douleurs au niveau du site d'injection.
Mais seules cinq personnes ont eu à souffrir d'effets indésirables d'ampleur plus prononcée, comme des douleurs abdominales, des diarrhées, des vertiges ou encore des maux de dos.
Deux millions de contaminations par an
En parallèle, les scientifiques ont vacciné des macaques rhésus puis les ont exposés à l'équivalent simiesque du virus. Le produit a conféré une protection de 67 %.
Des résultats suffisants pour justifier le lancement d'un essai clinique de phase 2B, destiné cette fois aux personnes à haut risque d'infection par le VIH. Il sera mené sur 2 600 personnes en Afrique du Sud et les premiers résultats seront disponibles en 2012.
Le candidat-vaccin est seulement le cinquième à parvenir à un tel stade depuis la découverte du virus. Autant dire que l'attente générée par une telle annonce est énorme. Rappelons que, chaque année, près de deux millions de personnes sont contaminées par le VIH.
A l'heure actuelle, seul le préservatif permet de protéger d'une transmission du virus. Dans certains pays, dont la France, la prise d'un médicament antirétroviral en prévention (PrEP) de rapports sexuels à risque et non protégés permet également de prévenir l'infection.
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