Une nouvelle méthode pour prédire son risque de cancer du sein
Etes-vous à risque de cancer du sein ? Des chercheurs du Centre for Cancer Genetic Epidemiology de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) ont mis en place un modèle capable de prédire les risques individuels de développer un cancer du sein. Ils expliquent le fonctionnement de cette technique dans une étude publiée le 15 janvier 2019 dans la revue scientifique Genetics in Medicine.
Identifier les femmes à risque de cancer
Ce modèle mathématique porte le nom de BOADICEA (pour Breast and Ovarian Analysis of Disease Incidence and Carrier Estimation Algorithm) et permet d’estimer une probabilité de développer un cancer en s’appuyant sur différents facteurs : l’histoire familial, la génétique en utilisant plus de 300 indicateurs pour le cancer du sein, le poids, l’âge de survenue de la ménopause, la consommation d’alcool ou encore l’utilisation de thérapie hormonale de substitution.
En prenant en compte tous ces facteurs de manière combinée, les chercheurs ont réussi à repérer les femmes à risque de cancer. Puis, à partir de ce modèle, les scientifiques ont mis en place un outil de calcul en ligne, actuellement en phase de test avant d’envisager un usage plus ambitieux. Le but : identifier les femmes à risque et mieux les soigner. "Ce modèle complet devrait permettre une stratification élevée du risque de cancer du sein dans la population en général et chez les femmes ayant des antécédents familiaux, et faciliter la prise de décision individualisée et éclairée en matière de traitement préventif et de dépistage" notent ainsi les chercheurs dans leur publication.
Attendre les recherches supplémentaires
"C’est la première fois qu’on combine autant d’éléments en un seul outil de prédiction du cancer du sein" se félicite le professeur Antonis Antoniou, co-auteur de l’étude, dans un communiqué du centre de recherche Cancer Research UK. Il ajoute que "cela pourrait changer la donne pour le cancer du sein car nous pouvons maintenant identifier un grand nombre de femmes présentant différents niveaux de risque et pas uniquement les femmes à haut risque".
En somme, le professeur Antoniou envisage que que grâce à ce nouveau modèle, "un grand nombre de personnes pourront être diagnostiquées précocement et survivre plus longtemps à leur maladie". Il tempère néanmoins cette avancée car celle-ci doit mûrir et faire ses preuves avant d’être réellement effective : "des recherches et des essais supplémentaires sont nécessaires avant que nous puissions pleinement comprendre comment cela pourrait être utilisé" souligne-t-il en effet.
Cancer du sein : le plus fréquent et le plus mortel
Selon les derniers chiffres de l’Institut national du cancer (Inca) publiés en janvier 2018, 58 968 nouveaux cas de cancer du sein ont été enregistrés en France métropolitaine en 2017 et ce cancer aurait causé 11 883 décès cette même année, ce qui représente 18,2% des décès féminins par cancer. Il occupe ainsi la place de cancer le plus fréquent mais aussi le plus mortel chez les femmes en France.
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Researchers develop comprehensive new way to predict breast cancer risk, Communiqué de presse du Cancer Research UK, 15 janvier 2019
Les chiffres du cancer en France, Institut national du cancer, janvier 2018