Vacciner contre l’hépatite C : un premier essai encourageant
Le virus de l’hépatite C, responsable de cirrhoses et de cancers du foie
Le virus de l’hépatite C (VHC) se transmet par voie sanguine lors d’échange de seringues, d’une mauvaise stérilisation de matériel médical, de transfusions de sang sans dépistage préalable dans certains pays et, plus rarement, lors de rapports sexuels. Dans la plupart des cas, l’infection en tant que telle ne provoque que peu de symptômes. C’est lorsque la maladie devient chronique que les problèmes se posent : c’est en effet l’une des principales causes de cirrhoses et de cancers du foie.
Sur la piste d’un vaccin anti-hépatite C
Des chercheurs ont développé une approche vaccinale dont le but est d’induire une réponse immunitaire semblable à celle qui peut être observée chez certaines personnes dont l’organisme parvient seul à supprimer le VHC.
Pour mettre au point ce vaccin, les chercheurs ont utilisé un virus inoffensif dans lequel une partie du matériel génétique du VHC a été transférée. Comme tout virus, il infecte les cellules de l’organisme et leur fait exprimer les gènes qu’il contient. En l’occurrence ceux codant les quelques protéines du VHC choisies par les chercheurs. S’ensuit alors une réaction naturelle du système immunitaire qui parvient à reconnaître les cellules infectées et organise une réponse spécifique dirigée contre les cellules exprimant ces protéines virales.
Les essais précliniques ayant montré une bonne efficacité de cette « chimère virale », un essai de phase I a été mené pour évaluer la sécurité de l’approche chez des volontaires sains. Les investigateurs de l’essai ont ainsi pu suivre la mise en place d’une réponse immunitaire efficace et surtout l’émergence d’une population de lymphocytes T dits « mémoires » reconnaissant spécifiquement les cellules qui expriment les protéines du VHC. Ces cellules sont capitales pour une approche vaccinale puisqu’elles permettent au système immunitaire de se souvenir d’une infection passée. Lorsque celle-ci se représente, l’arsenal immunitaire est prêt au combat.
Grâce à ces travaux, la formule « mieux vaut prévenir que guérir » pourrait aussi prendre une dimension financière : à la différence des nouveaux antiviraux qui sont pour l’instant proposés à des prix très élevés, ce vaccin devrait être suffisamment abordable pour être distribué à l’échelle mondiale, y compris dans les pays en voie de développement.
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