Vache folle : le prion se décalque
Une importante épidémie
La maladie de la vache folle a été découverte en 1986 en Grande Bretagne. Elle a touché les cheptels anglais de manière très importante: 446 animaux en 1988 (année de l'interdiction des farines animales), 14.440 animaux en 1990 (retrait des abats à risque – cerveau et moelle épinière – des circuits alimentaires), 37.280 en 1993 (maximum), 14.562 en 1996 (abattage sélectif des bovins à risques), 3.217 en 1999. Il ressort de ces chiffres que si les mesures prises sont efficaces, elles mettent plusieurs années pour donner des résultats. Le processus contagieux est donc long et très spécifique de cette maladie.
L'ESB est due à un prion, c'est à dire à une simple protéine. Cette découverte laissa longtemps le monde scientifique perplexe: jusqu'alors, le plus petit agent infectieux connu était le virus, microbe qui ne dispose que de son matériel génétique pour se reproduire (son chromosome) et d'une enveloppe. On ne pouvait pas imaginer plus petit… Mais les recherches ont confirmé cette hypothèse, l'ESB est bien due à une protéine, le prion. Mais dès lors, comment est-elle contagieuse?
Le prion se reproduit par simple "contact"
Selon un récent article publié dans la revue Sciences, elle se reproduirait par un phénomène de mimétisme. En effet, si l'on injecte des prion dans une levure, les protéines constitutionnelles normales de la levure prennent la forme du prion. Et quand la levure se reproduit, les cellules filles contiennent des… prions.
On ne peut pas faire plus simple. Cela permettrait de comprendre les trois modes de contamination répertoriés:- par l'alimentation, notamment en utilisant des farines animales,- par la mise à bas, le prion passant de la mère au veau,- par l'environnement, les prions étant dispersés dans les pâturages avec les engrais (la fameuse 3ème voie).
Mais les inconnues restent importantes. Combien d'années dure l'incubation, combien de cas s'expriment réellement de manière pathologique? A défaut, nous ne sommes que de simples spectateurs de l'épidémie humaine qui reste heureusement fort rare mais très clairement proportionnelle au cheptel infecté. Ainsi en rance 2 personnes ont déclaré la maladie contre 58 en Grande Bretagne (auxquels il faut ajouter 12 suspicions).
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