Violence domestique : le rapport Henrion dénonce
A cet égard, le Secrétariat d'Etat à la Santé et aux Handicapés a réuni, fin 2000, un groupe d'experts placés sous la présidence du Pr Roger Henrion. Sa mission : recenser les données existantes sur le sujet, évaluer l'impact des violences sur la santé physique et mentale des victimes, présenter des propositions visant à améliorer l'information et la formation des médecins à ce problème, et favoriser une prise en charge rapide et efficace des victimes.
Triste bilan : 10 % des femmes interrogées dans ce rapport étaient victimes de violences conjugales.
Des séquelles physiques et psychologiques
La violence physique sur les femmes se traduit régulièrement par des contusions, ecchymoses, hématomes et fractures, le plus souvent dues à des coups portés à main nue et touchant principalement le visage, le crâne, le cou et les extrémités.
Le rapport Henrion souligne aussi que “les violences physiques ne sont jamais isolées. Elles sont accompagnées d'injures, de menaces et précèdent le plus souvent des rapports sexuels forcés”. Ainsi, “l'état de tension, peur et angoisse dans lequel les femmes maltraitées sont maintenues par leur agresseur peuvent produire différentes formes de troubles psychiques” : troubles émotionnels, psychosomatiques, dépression, troubles du sommeil, de l'alimentation...
Les femmes... mais aussi les enfants
Dans près de 70 % des cas, ces actes de violence se déroulent devant les enfants, et ils les concernent directement dans 10 % des cas, avec des séquelles physiques et psychologiques comparables à celles observées chez leur mère. Comme le précisent les rapporteurs, “la violence dont l'enfant est témoin a les mêmes effets sur lui que s'il en était victime”, et “ces enfants sont susceptibles de reproduire la violence, seul modèle de communication qu'ils connaissent”...
Les enfants à naître aussi sont concernés, et les rapporteurs considèrent la grossesse comme une période particulièrement exposée aux violences conjugales.
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