Virothérapie : quand un virus lutte contre le cancer
La virothérapie pour lutter contre les cellules cancéreuses
Une nouvelle voie se dessine dans l'arsenal thérapeutique contre le cancer : la virothérapie.
L'idée est d'utiliser un virus atténué, c'est-à-dire rendu inoffensif, pour infecter des cellules cancéreuses tout en épargnant les cellules saines.
L'équipe nantaise de Marc Grégoire, en collaboration avec des chercheurs de l'Institut Pasteur de Paris, avec le soutien de la Fondation ARC, travaille pour appliquer cette stratégie innovante au cancer de la plèvre, également appelé mésothéliome.
Dans une précédente étude, les chercheurs français avaient constaté que le vaccin contre le virus de la rougeole pouvait cibler les cellules tumorales de la plèvre et les détruire. Leurs récents travaux indiquent que les cellules infectées par le vaccin du virus de la rougeole activent également une réponse immunitaire antitumorale, ouvrant un deuxième « front » pour éradiquer la tumeur.
L'efficacité du vaccin contre la rougeaole
Le virus atténué de la rougeole, utilisé comme vaccin, cible spécifiquement les cellules tumorales de la plèvre en reconnaissant à leur surface une protéine présente en grand nombre. Une fois infectées par le virus, ces cellules meurent : on parle de virus oncolytique.
Toutefois, Marc Grégoire et ses collègues ont montré lors d'études précliniques que l'action du virus ne se limite pas à ce premier effet direct. En effet, des cellules du système immunitaire peuvent « capturer » des fragments de cellules tumorales mortes et activer par la suite des globules blancs qui vont lutter contre les cellules cancéreuses encore vivantes.
Ce second effet, indirect, vient renforcer l'efficacité de la virothérapie contre le mésothéliome. Il pourrait aussi permettre d'obtenir une réaction protectrice du système immunitaire des patients contre une éventuelle rechute.
Reste à évaluer l'impact du vaccin contre le virus de la rougeole chez l'homme. Un essai clinique de phase I a été lancé début 2012 aux États-Unis pour évaluer son effet lorsqu'il est injecté localement au niveau de la plèvre.
C’est le premier essai clinique concernant cette utilisation du vaccin. L'intégration de nouveaux patients va se poursuivre les prochains mois, avant la publication des premiers résultats.
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