Le virus Zika : infection émergente à transmission sexuelle
Le virus Zika : une infection émergente
Ce qu’on savait déjà sur le virus Zika
Le virus Zika se transmet par des piqûres de moustiques, notamment du genre Aedes aegypti, mais également par voie sexuelle, de l’homme à la femme (connue depuis 2011). L’infection est souvent bénigne et souvent asymptomatique. Ce virus s’attaque plus particulièrement au système nerveux avec des risques rares de complications neurologiques et la survenue de syndromes de Guillain-Barré.
Ce qu’on ne savait pas
Le virus se transmet également par voie sanguine, mais ce risque est évitable en écartant les dons de sang à risques. La grande découverte récente est le risque de transmission materno-fœtale avec possibilité de graves malformations neurologiques fœtales (cette voie de transmission et ses conséquences ont déjà été décrites pour d’autres pathologies virales, parasitaires ou bactériennes : cytomégalovirus, rubéole, varicelle, toxoplasmose, syphilis…). Ce risque, estimé à 1% des grossesses de femmes infectées par le virus Zika, a été jugé suffisamment important pour recommander aux femmes enceintes de reporter tout voyage en zone d’épidémie et « aux femmes vivant en zone d’épidémie et aux voyageuses en âge de procréer qui s’y rendent, de différer tout projet de grossesse tant que l’épidémie est active ».
À noter enfin que l’on parle dès à présent de la mise au point d’un vaccin qui pourrait conférer une protection de longue durée, voire à vie.
Dengue, chikungunya et le virus Zika, même combat ?
Sachant que le moustique Aedes aegypti est déjà présent en France métropolitaine, le virus Zika fait lui aussi l’objet d’une grande vigilance afin d’éviter que cette infection ne s’installe. En revanche, le virus Zika se distingue de la Dengue et du chikungunya par le fait que l’infection est asymptomatique dans 80% des cas (les personnes porteuses du virus sans le savoir sont contagieuses) et que ce virus peut se transmettre par voie sexuelle. Depuis le début de l’épidémie sud-américaine, plus d’une dizaine de cas de transmission sexuelle ont été décrits, notamment aux États-Unis, mais aussi en France où 3 cas ont été déclarés au 1er mai 2016. On sait par ailleurs que la présence du virus dans le sperme peut perdurer plusieurs semaines, au moins 41 jours.
Selon le Comité des maladies liées aux voyages et des maladies d’importation (CMVI), « on peut légitimement craindre que cette double modalité de transmission, vectorielle et sexuelle, confère à cette maladie un potentiel épidémique que nous ne pouvons pas encore apprécier ».
Soulignons que le virus Ebola, autrement plus dangereux, se transmet aussi par voie sexuelle, tout comme un autre virus émergeant, responsable de la fièvre de la vallée du Rift (le virus reste présent dans le sperme jusque 4 mois après la guérison).
On retiendra qu’outre les risques déjà bien connus, de nouveaux virus émergents menacent la santé des voyageurs. D’où l’importance de la prévention, consistant à consulter son médecin avant le départ pour s’informer et limiter les risques du voyage, y compris les infections sexuellement transmissibles. Au retour, une consultation médicale s’impose pour un dépistage afin de prévenir la propagation d’un de ces virus émergents dans la population…
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