- 1 - Qu’est-ce que le vitiligo ?
- 2 - Cette maladie de la peau représente un problème social et d’estime de soi
- 3 - Vitiligo et soleil : une association dangereuse ?
- 4 - Quels sont les traitements du vitiligo ?
- 5 - Le maquillageLe maquillage n’est pas un vrai traitement, puisqu’il ne fait que camoufler les plaques. Mais il permet de sortir et d’aller au travail sans être trop dévisagé. Le procédé est souvent très long et les patients recourent souvent à des crèmes teintées de type autobronzant. L’Association française du vitiligo (www.afvitiligo.com) propose des ateliers de maquillage correcteur afin d’apprendre les bases et les techniques d’auto-maquillage.Le tatouage quant à lui est discutable, car la couleur appliquée sur une plaque de vitiligo peut donner un résultat cosmétique très décevant du fait de la différence chromatique entre peau normale et peau tatouée. Les traitements chirurgicauxLa chirurgie n’est proposée qu’en cas d’échec des traitements médicaux, et uniquement lorsque le vitiligo est stable. On traite ainsi les vitiligos segmentaires très gênants et les vitiligos généralisés étendus.Les techniques de greffe de mélanocytesLes premières greffes ont été réalisées en prélevant dans des zones de peau saine des « punches » à l’aide d’un petit bistouri circulaire. Ces punches sont ensuite implantés dans les zones atteintes toujours sous anesthésie locale. Cette technique fastidieuse et à risque de cicatrice n’est plus utilisée, mais remplacée par des techniques de greffe plus performantes.La greffe épidermique minceUn fragment de peau de 0,3 mm d’épaisseur est prélevé au niveau de la fesse ou de la cuisse avec un dermatome électrique. Cette tranche de peau est subdivisée en petits patches. Sous anesthésie locale, on procède ensuite à une petite abrasion laser de la zone dépigmentée, qui devient alors suintante, et sur laquelle on vient coller les patches (l’implantation se fait au niveau du derme papillaire). Cette technique a l’avantage de ne prélever qu’un mince fragment de peau, mais le greffon comporte à la fois des cellules épidermiques et un peu de derme. De ce fait, après la greffe, se crée une surépaisseur que l’on peut cependant supprimer lors d’une 2e intervention par laser. Cette technique est encore très intéressante, notamment en cas de vitiligo des paupières supérieures.La technique Viticell®Il existe une troisième technique, encore plus récente et plus performante, c’est la greffe dite cellulaire, qui consiste à implanter non plus un fragment de tissu aussi petit soit-il, mais une suspension cellulaire.Le procédé de départ est le même avec un prélèvement de peau au dermatome. Mais ensuite, les cellules de ce greffon sont séparées pour ne récupérer qu’une suspension cellulaire de kératinocytes et de mélanocytes. Ce procédé appelé « Viticell® » a été mis au point par les laboratoires Genevrier : un cocktail enzymatique contenant de la trypsine est utilisée pour cliver les cellules épidermiques, puis de l’acide hyaluronique transforme la suspension cellulaire en gel que l’on applique sur la plaque abrasée de vitiligo à traiter. Un pansement gras est maintenu en place pendant 3 à 4 jours pour initier la cicatrisation. Quelques jours après, des séances d’UVB sont prescrites au cabinet du dermatologue pour stimuler la production de mélanine.Les résultats sont très rapides avec des pigments qui apparaissent dès 3 semaines, puis une repigmentation de la peau dès 3 mois, par rapport à un délai d’un an avec les crèmes dermocorticoïdes dont les effets doivent être longuement renforcés avec les UV. Or on sait bien que les traitements longs génèrent beaucoup d’abandons. Cela dit, même avec la chirurgie, le risque de rechute est réel. Il n’existe à jour aucun traitement curatif.Aspects pratiques
- 6 - Evaluer la stabilité du vitiligo, pour choisir le meilleur traitement
Evaluer la stabilité du vitiligo, pour choisir le meilleur traitement
L’évaluation de la stabilité des lésions de vitiligo est cruciale, car décisive pour le choix du traitement (traitement topique, photothérapie, traitement chirurgical). En effet, les lésions de vitiligo très évolutives sont une contre-indication à la transplantation de mélanocytes. Malheureusement, jusqu'à maintenant, aucun critère clinique et biologique fiable permettait de prendre une décision rapide. C’est désormais possible : une récente étude a enfin lié l’aspect des lésions et leur évolutivité, par un simple examen clinique et sans faire de biopsie.
Il ressort que les lésions pâles (d’aspect "hypochromique") à bords déchiquetés peuvent être considérées comme des lésions instables et évolutives et de ce fait, être traitées par un traitement topique (par crème) et photothérapie. Inversement, les lésions "achromiques" (totalement dépigmentées) à bords nets sont stables et peuvent faire envisager un traitement chirurgical.
Pour en savoir plus :
Association française du vitiligo, www.afvitiligo.com.
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