Vous prenez la pilule ? Votre risque de cancer de l'ovaire est diminué !
Contre le cancer de l'ovaire, une surveillance gynécologique s'impose
Le mauvais pronostic du cancer de l'ovaire est lié au fait qu'il est très longtemps asymptomatique et donc dépisté tardivement, à un stade déjà avancé. Dans un tel contexte, la prévention est un atout considérable. On recommande donc une surveillance gynécologique très régulière et de consulter son médecin ou gynécologue en cas de signes évocateurs (mais non spécifiques du cancer de l'ovaire) : gonflement ou tension de l'abdomen, sensation de poids sur le ventre, douleurs pelviennes et lombaires, besoins impérieux d'uriner, troubles digestifs, variations de poids, troubles des règles, rapports sexuels douloureux, fatigue, etc.
Parallèlement, certaines femmes présentent plus de risques que d'autres. En effet, des facteurs de risque sont bien connus : l'âge (plus de 50 ans), les antécédents familiaux de cancer de l'ovaire, de l'utérus, du sein et du côlon, une prédisposition génétique impliquant le même gène que celui associé au cancer du sein, des règles précoces, une ménopause tardive, premier enfant à un âge tardif, ne pas avoir eu d'enfant et le traitement hormonal substitutif de la ménopause.
Un facteur qui protège du cancer de l'ovaire : la contraception orale
Longtemps suggéré, une étude a confirmé en 2008 le rôle d'un facteur protecteur, cette fois-ci : il s'agit de la contraception orale.
En quoi la pilule (massivement utilisée chez les jeunes femmes) peut-elle être intéressante vis-à-vis d'un cancer qui se manifeste dans la majorité des cas après la ménopause ? C'est que la contraception orale protège du cancer de l'ovaire plus de 30 ans après l'avoir arrêtée.
Au cours de cette étude, quelque 20.000 femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire (âge moyen du diagnostic du cancer : 56 ans) ont été comparées à 87.000 femmes témoins de 21 pays différents. Il s'avère que plus la durée de la contraception orale a été longue, plus le risque de cancer de l'ovaire est diminué. Par ailleurs, si cet effet protecteur tend à diminuer avec le temps, il persiste néanmoins au-delà de 30 ans après l'arrêt de la pilule.
Lorsque la pilule a été interrompue moins de 10 ans auparavant, le risque est réduit de 29%. Pour une pilule arrêtée 10 à 20 ans auparavant, la réduction du risque est de 19% et l'est encore de 15% pour les femmes ayant stoppé la pilule 20 à 30 ans plus tôt.
Sachant que des centaines de millions de femmes jeunes utilisent la pilule dans le monde entier, on peut s'attendre à ce que la pilule permette d'éviter 30.000 tumeurs de l'ovaire annuellement au cours des années à venir…
En 2013, une nouvelle reprenant l'ensemble des travaux publiés dans ce domaine confirme une diminution du risque
Que cette diminution du risque de développer une tumeur ovarienne est d'autant plus importante que la contraception orale a été longue, avec jusqu'à -50 % de risques après 10 ans ou plus chez les femmes qui ont pris régulièrement la pilule.
Attention toutefois, selon l’Institut national du cancer (INCa), « d'autres études ont quant à elles montré une augmentation modérée du risque de cancer du sein pour les femmes sous contraception », mais « ce risque disparait 10 ans après la fin du traitement hormonal ».
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