Acné : bientôt un vaccin contre ce problème de peau ?

Des scientifiques américains auraient développé un vaccin pour prévenir l'acné. Un espoir pour 80% des adolescents et 20% des jeunes adultes qui souffrent de ce problème de peau.
© Istock

Des centaines de millions de personnes dans le monde souffrent d'acné. Bien que répandue, la maladie n'en reste pas moins gênante par son aspect inesthétique. Avec la découverte de chercheurs américains, l'acné pourrait n'être qu'un mauvais souvenir. En effet, de s scientifiques auraient développé un vaccin censé prévenir la maladie. Ils publient leur étude dans le Journal of Investigative Dermatology, le 30 juin 2018.

Une toxine responsable de l'inflammation de la peau

Pour l'expérience, les scientifiques ont injecté à des souris du Propionibacterium acnes dans l'oreille droite. C'est cette bactérie qui produit la toxine CAMP, à l'origine des boutons et autres comédons disgracieux. "[CAMP] peut induire la mort cellulaire des sébocytes (cellules sébacées composant les glandes, ndlr) dans les glandes sébacées et déclencher une inflammation" précisent les auteurs de l'étude.

Un vaccin préparé à partir de la toxine CAMP a ensuite été administré aux souris. Les animaux ont ainsi produit des anticorps contre la toxine et leur oreille a dégonflé. Une deuxième version du vaccin, enrichie en aluminium, a été testée. L'aliminium est en effet souvent ajouté aux vaccins pour améliorer la réponse immunitaire du corps. "Lorsque les anticorps anti-CAMP ont été augmentés de 2% d'aluminium, la réduction de l'épaisseur de l'oreille (...) a été considérablement améliorée". Le métal a permis de multiplier par quatre le nombre d'anticorps dirigés contre la toxine CAMP ont ajouté les scientifiques.

Une affection répandue

Quelque 80% des adolescents souffrent d’acné et nombre de jeunes adultes (20%) affichent également des points noirs (comédons), se transformant en boutons à tête blanche, voire en pustules ou kystes. La tendance à l’acné a une composante héréditaire, mais certains facteurs peuvent aussi favoriser la survenue de boutons (frottements, produits cosmétiques inadaptés, stress…).

Jusqu'à présent, dans les cas les plus graves d'acné, on recourt à l'isotrétinoïne. Cette molécule a d'abord été commercialisée sous le nom de Roaccutane®, dont il existe aujourd'hui des génériques (Curacne®, Procuta®, Contracné®). Très efficace, l'isotrétinoïne n'en demeure pas moins dénuée d'effets secondaires :

  • risque de malformation foetale; les femmes et les jeunes filles doivent présenter un test sanguin négatif de grossesse au moins 3 jours avant le début du traitement, puis un mois après et ensuite tous les mois.
  • dépression; une vingtaine de tentatives de suicide et quinze suicides ont été enregistrés chez des personnes sous Roaccutane® ou un de ses génériques.

Vidéo : L'acné expliqué en vidéo

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Source : The Anti-Inflammatory Activities of Propionibacterium acnes CAMP Factor-Targeted Acne Vaccines, Yanhan Wang, Tissa R. Hata, Yun Larry Tong and al., Journal of Investigative Dermatology, 30 juin 2018