Acné : le problème viendrait de la forme des follicules pileux
Pourquoi a-t-on de l'acné ? Des chercheurs de l'Institut national de recherche en santé (IRNS) à Londres ont mené la première étude génétique au monde sur les personnes atteintes d'acné. Dans cette étude rapportée par le quotidien britannique The Guardian, ils ont conclu que les différences dans la forme du follicule pileux pouvaient augmenter le risque de cette affection de la peau. Ils ont mené une enquête auprès de 27 000 personnes, dont 5 602 atteintes d'acné sévère et ont découvert que de nombreuses variantes génétiques influençaient la formation des follicules pileux, qui, selon leurs formes, pourraient rendre la peau de certaines personnes plus sujettes aux bactéries, créant ainsi les conditions propices à l'acné. Une facteur de risque jamais mis en avant jusqu'ici.
Bientôt des traitements plus efficaces ?
"Lorsque vous avez une idée de la base génétique d'une maladie, vous pouvez développer des traitements beaucoup plus efficaces" a commenté le professeur Jonathan Barker, dermatologue qui a dirigé l'étude. Pour lui, il est important de traiter les gens plus tôt et plus efficacement afin qu'ils ne gardent pas de cicatrices après la fin de la maladie. Actuellement, le traitement le plus efficace contre l'acné est l'isotrétinoïne (Roaccutane®) mais il existe des risques d'effets secondaires lourds : peau sèche, douleurs musculaires, et des malformations congénitales en cas de grossesse.
Comment se forment les boutons d'acné
La peau contient des glandes dites sébacées, qui produisent une substance huileuse, le sébum. Ces glandes sébacées sont situées dans le derme, la couche moyenne de la peau, et sont accolées aux follicules pileux (qui contiennent un poil). Quant au sébum, il est excrété à la surface de la peau par un canal qui se termine par un pore. En graissant légèrement la peau, son rôle est de la protéger des agressions extérieures (vents, froid, soleil, pollution). C'est également le sébum qui est responsable de la douceur de la peau. Et enfin, le sébum est excrété en même temps que des cellules cutanées mortes (les kératinocytes) et des bactéries. Les glandes sébacées étant sensibles aux hormones sexuelles, la puberté s'accompagne d'une augmentation de la sécrétion de sébum. En excès, celui-ci est plus difficile à évacuer et peut encombrer le canal excrétoire. Parallèlement, en surface, le pore peut se boucher par accumulation de cellules mortes et de bactéries, formant le « boutonnoir » ou « comédon ». Si le bouton noir persiste à empêcher le sébum de sortir, celui-ci s'accumule sous la peau et lui donne un aspect « granité » au toucher, c'est ce qu'on appelle un « microkyste ». Or cette accumulation de sébum constitue un milieu propice au développement des bactéries, lesquelles provoquent une inflammation. Vue de l'extérieur, cette inflammation se traduit par des boutons rouges appelés papules. Ces papules peuvent parfois devenir très grosses et former sous la peau des boules douloureuses (nodule ou kyste). L'inflammation peut aussi être à l'origine de pus qui, lorsqu'il se voit en surface, forme le bouton blanc ou pustule.
Les résultats de l'étude anglaise ont été publiées dans la revue scientifique Nature Communications.
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- Nature Communication, Genome-wide meta-analysis implicates mediators of hair follicle development and morphogenesis in risk for severe acne, 12 décembre 2018