Appareils pour l’apnée du sommeil, les obstacles à surmonter

• « Il est très difficile de dormir avec un masque sur le visage » :

En effet, on ne va pas se mentir, ce n’est pas évident d’accepter d’avoir un masque sur le visage pour passer la nuit. Mais en apprenant à le mettre en bonne position et à le serrer ni trop, ni trop peu avec les harnais, on est censé pouvoir s’y habituer peu à peu.

Par ailleurs, comme le précise Ana de Miquel Serra, Chef de marché respiratoire (Oxygène et Masques) chez Philips Health Systems : « les masques sont en constante amélioration et permettent actuellement de pouvoir dormir sur le dos ou sur le côté ».

• « Le masque est douloureux à porter et laisse des marques sur le visage » :

Ce n’est plus une fatalité, il ne faut pas hésiter à recontacter votre prestataire de santé afin d’essayer d’autres masques qui correspondront peut-être mieux à la morphologie de votre visage.

Ana de Miquel Serra : « il en existe maintenant plusieurs sortes : les masques à contact minimal, les masques narinaires, les masques nasaux et les bucco-nasaux ». Le choix dépend de votre type de respiration (nasal ou buccale) et de ce que vous supporterez le mieux. Les masques actuels sont constitués de coussins en silicone au niveau des interfaces avec le visage pour plus de confort.

• « L’appareil est très bruyant » :

Là encore, du fait des progrès technologiques, les appareils respiratoires à PPC sont actuellement peu bruyants, faisant un léger bruit de fond régulier, qui est de toute façon bien moindre par rapport aux ronflements sonores antérieurs à l’appareillage. Si un bruit plus important apparaît, il faut penser qu’il s’agit très certainement d’une fuite d’air au niveau du masque si celui-ci est mal fixé au niveau du visage ou s’il a été mal nettoyé : Ana de Miquel Serra rappelle qu’il est préconisé de nettoyer les coussins du masque quotidiennement avec de l’eau savonneuse. Par ailleurs, un masque trop usé peut aussi être responsable de fuites d’air bruyantes, il faut le faire remplacer (un nouveau masque est pris en charge par la Sécurité Sociale tous les 6 mois).

• « Ce n’est pas sexy, j’ai honte de devoir mettre ça » :

Vous n’avez pas à porter ce masque en dehors de la nuit.

Par ailleurs, les apnées du sommeil sont responsables d’une fatigue intense avec en général une baisse de la libido, ce qui peut-être préjudiciable pour la vie de couple. L’utilisation de l’appareil respiratoire à PPC va restaurer un bon sommeil réparateur et donc vous redonner de la vitalité.

De plus, du fait des ronflements, beaucoup de couples en viennent à faire chambre à part, ce qui n’est plus nécessaire quand les ronflements cessent grâce à la machine. Quant à la rencontre d’un nouveau compagnon, une confiance mutuelle doit s’installer sans être entravée par ce type de machine lors du passage dans la chambre à coucher. C’est un bon test !

En outre, du fait des ronflements, beaucoup de couples en viennent à faire chambre à part, ce qui n’est plus nécessaire quand les ronflements cessent grâce à la machine.

• « C’est très encombrant » :

Les appareils respiratoires à pression positive continue actuels font la taille d’un radio réveil et pèsent pour certains moins d’un kilogramme. De même, les masques sont de moins en moins encombrants au fur et à mesure de leurs améliorations successives. Tout l’appareillage peut ainsi être emporté en vacances, en voyage d’affaire, ou autre sans problème.

En conclusion, si l’on compare les inconvénients du traitement par pression positive continue utilisé dans les apnées du sommeil avec ses avantages (comme pour tout traitement en médecine), on voit que la balance penche nettement vers les bénéfices et qu’on a tout intérêt à aller au-delà des craintes et idées reçues tant on a à y gagner en termes d’amélioration de la qualité de vie et d’espérance de vie (réduction des risques cardiovasculaires et d’accidents de la route liés à l’endormissement).

Il ne faut par ailleurs pas hésiter à interpeller son médecin et son prestataire de service si on ne parvient pas à s’habituer à son appareillage : des solutions existent, à commencer par un suivi personnalisé sur mesure par le prestataire de santé.