Benzodiazépines : plus d’un Français sur dix sous somnifère ou anxiolytique
Benzodiazépines : toujours trop et toujours plus
Malgré les restrictions d’accès et les retraits de 3 benzodiazépines (Clonazépam, Flunitrazépam, Tétrazépam), les ventes de ces médicaments n’ont pas diminué (131 millions de boîtes en 2012), confirmant « la reprise de la consommation globale de benzodiazépines » depuis 2010.
Rappelons que « les benzodiazépines sont des molécules qui agissent sur le système nerveux central et qui possèdent des propriétés anxiolytiques, hypnotiques, myorelaxantes et anticonvulsivantes ». Elles sont essentiellement prescrites pour traiter les troubles du sommeil et l’anxiété.
En 2012, l’Alprazolam était la benzodiazépine la plus consommée, suivie par le Zolpidem et le Bromazépam.
Sur les 11,5 millions de Français consommateurs de benzodiazépines, 7 millions étaient sous anxiolytique en 2012 et 4,2 millions sous hypnotique. Quelque 22% de ces utilisateurs en prennent même deux.
Les personnes sous benzodiazépines ont en moyenne 56 ans et ce sont majoritairement des femmes (64 %). Selon ce rapport de l’Ansm, « un tiers des femmes de plus de 65 ans consomment une benzodiazépine anxiolytique et près d’une sur cinq (18 %) une benzodiazépine hypnotique ».
Durée moyenne des traitements : 4 à 5 mois
Outre le nombre très élevé de Français qui consomment ces médicaments, la durée des traitements est souvent très excessive et va à l’encontre des recommandations : hypnotiques et anxiolytiques sont consommés en moyenne pendant 4 à 5 mois. Et 16 % des patients vont jusqu’à les consommer durant plusieurs années sans interruption (durant 5,9 ans en moyenne).
Or une consommation excessive de benzodiazépines expose les patients à des risques pour leur santé, notamment neuropsychiatriques, mais aussi à un phénomène de tolérance amenant à augmenter les doses pour obtenir le même effet. Une telle médication augmente également le risque d’accidents (accidents de la route, chutes…) et de troubles de la mémoire, certaines études ayant suggéré un « lien potentiel entre ces substances et la survenue d’une démence ».
Contre une banalisation dangereuse
Pour limiter cette surconsommation « toujours plus importante », les autorités vont mettre en place un nouveau plan d’action. L’objectif, informer sur les risques liés à ces médicaments et sur les dangers d’une consommation sur des durées trop longues.
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