Cancer, fibrose… Le talc pourrait être interdit à cause de ses effets secondaires
Doit-on bannir le talc de nos salles de bain ? Dans un avis publié le 5 décembre 2018, Santé Canada, le ministère du gouvernement du Canada en charge de la santé, prévoit d’interdire ou de restreindre l’utilisation de talc dans certaines cosmétiques et d’ajouter le talc à la liste des substances nocives. En cause : les effets secondaires dangereux notamment pour la santé respiratoire et intime de ce produit.
Troubles pulmonaires et cancer des ovaires
Santé Canada a en effet évalué les risques potentiels du talc sur l’environnement mais aussi sur la santé. Cette "ébauche d’évaluation préalable des risques pour la santé du talc" a permis d’identifier deux risques :
- l’inhalation de poudre libre de talc pourrait être nocive pour les poumons et entraîner une toux, des troubles respiratoires, la diminution de la fonction pulmonaire et une fibrose des poumons ;
- l’utilisation de produits contenant du talc dans la région des organes génitaux féminins serait une cause possible du cancer de l’ovaire.
Les produits visés par Santé Canada regroupent les cosmétiques, les produits de santé naturels et médicaments en vente libre contenant du talc se présentant sous forme de poudres libres (poudre pour le visage, poudre pour le corps, poudre pour bébé et poudre pour les pieds) et les produits utilisés dans la région périnéale (poudre pour le corps, poudre pour bébé, crèmes pour les irritations et l’érythème fessier, antisudorifiques et déodorants génitaux, lingettes pour le corps et bombes effervescentes pour le bain).
Principe de précaution
En attendant une éventuelle interdiction du talc dans les cosmétiques, Santé Canada recommande :
- d’éviter d’inhaler les poudres libres de talc;
- d’éviter d’utiliser du talc dans la région des organes génitaux féminins;
- de tenir la poudre pour bébé loin du visage des enfants afin d’éviter l’inhalation;
- de vérifier les étiquettes des produits pour savoir s’ils contiennent du talc et choisir des solutions de rechange sans talc si l’utilisation de celui-ci les préoccupe.
Par ailleurs, "l’évaluation ne montre pas qu’il y a des risques pour la santé à ingérer du talc (par exemple, des médicaments sur ordonnance) ou à le mettre en contact avec la peau (à l’exception de la région des organes génitaux féminins)" précise le gouvernement canadien.
Malgré de nombreux soupçons et de nombreuses études, l’évaluation des effets du talc reste complexe car d’autres minéraux peuvent entrer dans sa composition. Ainsi, en 2012 déjà, un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) mentionnait la présence potentielle d’amiante, une fibre cancérogène, dans la poudre de talc. En absence de consensus scientifique, le principe de précaution est tout de même de mise. Il est donc préférable d’éviter d’utiliser des produits contenant du talc sur la région génitale et de ne pas utiliser de talc en poudre libre sur les fesses des bébés.
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Évaluation des risques relatifs au talc seul et au talc contaminé par des fibres asbestiformes et non asbestiformes. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Février 2012