Carte dynamique du bruit routier

La mairie de Paris vient de publier une carte dynamique du bruit routier. Les politiques pourront l'utiliser afin de diminuer la pollution sonore due à la circulation, et les Parisiens, visualiser par arrondissement et par rue le nombre de décibels qu'ils subissent.

Les nuisances sonores sont de plus en plus mal supportées. Selon l'Insee, 59% des Franciliens déclaraient en souffrir en 2001. Le bruit arrive en tête des nuisances ressenties, devant le vandalisme (49%) et la pollution (25%). Selon le Centre d'information et de documentation sur le bruit (CIDB), les bruits des voitures et des deux-roues (34%) sont plus gênants que ceux du voisinage (31%), du trafic aérien (29%) et des travaux (6%).

Cette cartographie est encore imparfaite, elle ne traite que des bruits diurnes entre 6 et 22 heures (la carte nocturne devrait être disponible d'ici la fin de l'année) et ne considère que les véhicules circulant dans Paris. Les pics de bruit comme les démarrages, les avertisseurs, les sirènes, les livraisons et les alarmes, ne sont pas pris en compte. Il en est de même des trains et des métros.

Mode d'emploi

Chaque citoyen peut visualiser son arrondissement, sa rue, et même sa façade. Un dégradé chromatique allant du bleu foncé au vert clair indique la quantité de décibels des nuisances sonores. Par la suite, il devrait même être possible de zoomer sur son appartement. En vert, le niveau sonore est inférieur à 60 décibels, l'équivalent d'une musique douce (42% des citoyens bénéficient de ce calme relatif). En rouge, ou pire en bleu, on atteint plus de 71 décibels et la conversation devient difficile (7% des Franciliens en souffrent quotidiennement).

Ces données sont accessibles grâce à la mise à disposition de 315 cartes. Paris a été découpé en 63 zones, chacune illustrée par deux types de cartes :

  • vue en plan de Paris, permettant d'observer globalement la propagation du bruit routier sur les voies et les trottoirs. On visionne ainsi les zones calmes et bruyantes d'un quartier et on peut se rendre compte de l'exposition d'un piéton se déplaçant dans la capitale ;
  • vues en façades en trois dimensions, montrant la propagation du bruit moyen au niveau des façades, sous 4 angles, nord, ouest, sud et est.

La capitale française est en avance de quatre ans sur ce travail qui entre dans une directive de Bruxelles exigeant un tel document en 2007 pour toutes les agglomérations de plus de 250.000 habitants, afin d'entreprendre un plan d'action antibruit.

Ces données cartographiques vont certainement avoir des répercussions importantes. Elles peuvent servir d'outils politiques et économiques : lutte contre l'omniprésence de la voiture dans la capitale, aménagement des voies, réduction de la vitesse (diminuer de 5% la vitesse, abaisserait le bruit de 25%), développement de la motorisation électrique ou au gaz, revêtement de la chaussée. Dans un autre ordre d'idées, ces cartes pourront également aider les futurs propriétaires ou locataires dans leur décision.

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