Cigarettes " légères " : vous vous êtes fait leurrer !

Du point de vue de vos poumons, la cigarette « light » n'existe pas. Une étude américaine d'échelle gigantesque, ayant porté sur plus d'un million de sujets, a démontré que cigarettes classiques, « légères » ou « ultra-égères », mènent au même risque de mort par cancer du poumon.Pour les cigarettes avec filtre, le taux de goudron ne fait donc aucune différence.
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Les cigarettes lights ou ultra-lights sont censées contenir moins de nicotine et de goudron et donc être moins nocives pour la santé. Cette supposition, qui a fait le bonheur des industries du tabac, peut définitivement être rayée de nos esprits naïfs.

Pourtant, certains, moins naïfs, considèrent depuis longtemps que les fumeurs de lights présentent autant de risques que les autres fumeurs car ils ont tendance à inspirer plus profondément, à retenir la fumée plus longtemps et à allumer davantage de cigarettes. Encore fallait-il le prouver et le traduire en risque de cancer du poumon.

La preuve est arrivée des Etats-Unis. La mortalité par cancer du poumon entre 1982 et 1988 a été analysée à partir d'une population de plus d'un million de personnes. Les sujets ont été répartis en 6 groupes en fonction de leurs habitudes tabagiques : non-fumeurs, anciens fumeurs, fumeurs de cigarettes classiques, de cigarettes lights, de cigarettes ultra-lights et enfin de cigarettes sans filtre.

Certes, la mortalité par cancer du poumon est nettement plus basse chez les non-fumeurs, mais aucune corrélation n'est observée selon le type de cigarette fumée, excepté pour les cigarettes sans filtre, avec lesquelles le risque est plus élevé.

Sans en comprendre encore le mécanisme exact, on peut dire que pour nos poumons la cigarette light est un leurre dangereux.

Pour finir sur une note positive (autant que l'on peut en parlant de tabagisme), rappelons qu'il n'est jamais trop tard pour arrêter :

  • si l'on arrête de fumer avant l'âge de 35 ans, le risque de cancer du poumon retombe au même niveau que celui d'un non fumeur ;
  • entre 34 et 54 ans, le risque diminue de 77% par rapports aux fumeurs ;
  • à 55 ans il diminue de 37%.
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Source : Harris J. et colol., British Medical Journal, 328 : 72-80, 2004.