Confinement : pourquoi il perturbe vos règles ?
Retard ou absence de règles, menstruations rapprochées… les témoignages de femmes ayant un cycle menstruel totalement chamboulé se sont multipliés lors du premier confinement. Un sondage réalisé par la réalisatrice française Ovidie sur Twitter indique que 40% des femmes ont vu leurs règles perturbées. Elles avaient même disparu pour 16,4% d’entre elles.
Écarter l’hypothèse de la grossesse
"En cas de retard de règles, la première chose à éliminer est la grossesse. Il faut faire un test”, explique Catherine Fohet, gynécologue. En effet, qui dit confinement à la maison, dit pour plus d’opportunités pour s’offrir une sieste crapuleuse avec sa moitié… Pour les femmes confinées avec leur partenaire, la grossesse n’est donc pas à écarter. “D’autant plus qu’avec le confinement, les habitudes et les routines ont totalement modifié. Certaines femmes ont pu oublier leur contraception”, ajoute l’experte.
Si la grossesse est confirmée, les femmes enceintes doivent prendre contact avec leur médecin. Il ne faut pas attendre la fin du confinement pour débuter une prise en charge. En effet, le suivi de grossesse par les professionnels de santé est assuré pendant le confinement, tout comme les IVG.
Les règles perturbées par le stress de l’épidémie.
Une absence de règles (aussi appelée aménorrhée), des menstruations très longs ou retardés… Tous ces troubles peuvent être causés par l’anxiété. “Un décès, un choc important... le stress perturbe les cycles menstruels. C’est un phénomène bien connu, et maintes fois étudié”, explique l’experte. La raison : l’hypophyse qui régule la production des hormones sexuelles, est supervisée par l’hypothalamus sensible aux situations anxiogènes. Son fonctionnement est alors troublé, et par effet domino, les règles aussi.
Peur de la maladie, chômage technique, isolement… les conséquences de l’épidémie de COVID-19 et du confinement pèsent sur le moral général. “L’épidémie du nouveau coronavirus est très médiatisée. Les informations font le décompte du nombre de morts, des malades quotidiennement. Il est difficile d’échapper à cette situation anxiogène. Il n’est donc pas étonnant que des femmes voient leurs règles perturbées”, confirme l’experte. Les plus sensibles à ce phénomène sont les jeunes filles dont les cycles ne sont pas encore bien installés et les femmes en préménopause.
Le Dr Catherine Fohet rassure toutes les femmes qui font face à des règles totalement chamboulées "Tout redémarre normalement une fois sortie de la période de stress".
Appeler son gynéco en cas d’inquiétude
Si le lien stress/modification des cycles est bien connu, il ne faut pas hésiter à appeler son gynécologue en cas de retard. “Si on est inquiète, il faut consulter. De très nombreux gynécologues font des téléconsultations. Cela permettra de faire le point avec lui sur la situation. Souvent parler suffit pour faire diminuer les angoisses… et réapparaître les règles”, explique la praticienne.
Elle remarque également “le confinement conduit à un retour sur soi-même… surtout qu'avec le risque de la COVID-19, on est plus attentif à notre santé, au moindre signe ou changement. On observe ainsi des variations au niveau de notre corps qu’on n’aurait pas forcément remarqué en temps normal : un cycle en retard d’un ou deux jours ou au contraire plus long que d’habitude”.
En attendant un retour à un quotidien normal et moins stressant, il est possible d’essayer de se détendre en privilégiant les activités anti-stress comme la relaxation, le yoga ou toutes autres activités - ne brisant pas les confinements et les gestes barrières - qui vous apaisent.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.