Contraste froid et chaud : protégeons nos veines !

Le froid, notre appareil circulatoire s’y adapte finalement plutôt bien. Mais il peut parfois faire des dégâts et nécessite toujours un retour progressif à la chaleur. 
© Adobe Stock
Sommaire

Comment notre système circulatoire s’adapte-t-il au froid ?

Un froid suffisamment glacial pour faire chuter notre température corporelle centrale en dessous de 37° et les rouages de notre régulation thermique se mettent en route. Les vaisseaux périphériques se contractent pour limiter le refroidissement des organes internes, c’est la vasoconstriction. Elle-même engendre une hypertension artérielle (une pression dans les artères trop élevée) et, par effet boule de neige, le rythme cardiaque s’accélère, le sang devient plus visqueux.

Les personnes à risque (insuffisants cardiaques et coronariens) doivent être vigilantes : au niveau des artères du cœur, le spasme (contraction) lié au froid et associé à une éventuelle thrombose artérielle (un caillot dans les artères, qui limitent le flux sanguin voire l’obstruent) ainsi qu’à l’augmentation des besoins en oxygène du myocarde (cœur) favorisent la survenue ou l’aggravation d’une angine de poitrine ou angor (le cœur est insuffisamment irrigué), voire d’un infarctus du myocarde en cas d’obstruction totale de l’artère (sténose). Même principe avec le cerveau, avec le risque d’accident vasculaire cérébral principalement chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle et d’hypercholestérolémie (taux de LDL cholestérol en excès). La moitié de la surmortalité hivernale serait attribuable à la thrombose coronaire (des artères du cœur) (1). Il se passe 7 à 14 jours entre une vague de froid et le retentissement sur la mortalité cardiovasculaire.

Le froid, moins nocif que la chaleur

Plus que le froid, c’est la chaleur qui fait souffrir les veines. Avec le froid, chacun subira une vasoconstriction du système veineux périphérique plus ou moins importante. Notre système artériel tolère sans peine -en général- ces spasmes transitoires et un retour au chaud même rapide. Néanmoins, certaines personnes qui passent du froid au chaud ont des migraines-maux de têtes (céphalées), car les artères de la tête peuvent elles aussi subir des spasmes. Elles n’ont pas d’autre choix que de se réadapter progressivement à la chaleur.

Quant à notre système veineux, il mérite un peu plus de douceur : c’est un système à basse résistance qui réagit moins vite aux variations de température.

Dr Michèle Cazaubon, médecin vasculaire à l'hôpital Américain (Neuilly), secrétaire générale de la Société Française d’Angiologie : « Chez les gens âgés en particulier, les terminaisons nerveuses - les acteurs des phénomènes de dilatation/constriction- sont moins "actives" donc réagissent moins au froid ou au chaud, d’où une perte de sensibilité des extrémités, au risque de se brûler par exemple si on reste trop longtemps inactif avec les pieds ou les mains sur une source de chaleur. C’est pourquoi nous déconseillons les bouillotes lorsqu’on est endormi, à fortiori chez les diabétiques ou tout autre personne ayant des pertes de sensibilité dans les doigts de pied (neuropathie périphérique). »

Le symptôme des jambes lourdes est moins fréquent en hiver. Ceci s’explique parce que les veines (et les veines variqueuses) se vident mieux au froid qu’au chaud. Le sang stagne moins (stase), d’où moins de sensation de jambes lourdes ou de pesanteur. Les spécialistes conseillent des bas de compression si l’on est obligé de passer d’une atmosphère froide à chaude, afin d’améliorer la vidange du sang veineux. Lorsque les symptômes de jambes lourdes sont légers, des chaussettes de compression en laine ou en coton bien épaisses en hiver suffisent.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : (1) Personnes à risque en cas d’épisode de grand froid (21/12/15) Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes http://social-sante.gouv.fr; (2)Charlotte Fite, Fabrice Bouscarat. La Presse Médicale Volume 38, n° 7-8 ; p 1164-1165
D’après un entretien avec le Dr Michèle Cazaubon, médecin vasculaire à l'hôpital Américain (Neuilly), secrétaire générale de la Société Française d’Angiologie