e-sante : Comment savoir si on est à risque d'ostéoporose ?
Françoise Nicole Kremer : Les 11 millions de femmes françaises ménopausées sont censées savoir si elles ont un risque d'ostéoporose ou non. En réalité, elles sont vraiment très peu nombreuses à le savoir. Les médecins généralistes ne posent pas toujours les questions clés qui servent à identifier un risque d'ostéoporose, tandis que le rhumatologue est consulté trop tard, lorsqu'un incident s'est déjà produit.
Il faut expliquer aux femmes qu'elles n'ont pas toutes des facteurs de risque et qu'en conséquence, elles ne bénéficieront pas toutes du remboursement de l'examen de dépistage. Nous devons les inciter à identifier leurs risques en partenariat avec leur médecin. Il existe un questionnaire officiel permettant très facilement de dépister le risque d'ostéoporose.
À titre d'exemple, une femme ne prenant pas de traitement hormonal substitutif de la ménopause « présenterait » un facteur de risque. Il faut le savoir !
Notre rôle est celui d'éduquer le public : si vous présentez un risque d'ostéoporose, vous pouvez entrer dans la catégorie des personnes qui seront remboursées. Ensuite, nous pouvons orienter vers des consultations spécialisées et informer sur des solutions thérapeutiques, elles existent.
En conclusion, il faut bien comprendre que tout le monde n'a pas besoin d'une densitométrie et que le remboursement doit être ciblé. Le dépistage de masse est insensé. Et enfin, ce que l'on ne veut pas, c'est dire à une personne présentant un risque identifié, qu'il n'existe pas de médicament remboursé. La prochaine étape est donc celle du remboursement des traitements. Actuellement, ils ne le sont que pour les femmes qui ont déjà eu une fracture, c'est-à-dire quand c'est trop tard.
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