Zoom sur les anti-angiogéniques : Lucentis® et Avastin®
Ces médicaments font régresser la DMLA, mais ne la guérissent pas définitivement.
Ils sont uniquement utilisés lors des phases de développement des néovaisseaux. En effet, lorsque ces derniers sont trop évolués ou cicatrisés, les anti-VEGF sont inefficaces. D’où l’importance d’une prise en charge à un stade précoce et de répéter les injections tous les mois.
Le Lucentis® est un médicament très coûteux
Les anti-VEGF actuellement utilisés sont le Lucentis® (ranibizumab), le Macugen® (pégaptanib) et l’Avastin® (bévacizumab).
À noter toutefois que ce dernier n’a pas d’AMM (autorisation de mise sur le marché) dans cette indication. Il est prescrit chez les patients atteints de cancer colorectal métastatique en association à une chimiothérapie pour lutter contre la formation des néovaisseaux qui alimentent les tumeurs.
Mais son avantage dans le traitement de la DLMA est qu’il est beaucoup moins cher, l’injection d’une dose revenant à environ 50 euros, contre dans les 800 euros pour le Lucentis® ou le Macugen®. A noter que le Lucentis®, médicament de référence, est remboursé par la Sécurité sociale depuis des années.
L’Avastin® bénéficie d'une autorisation temporaire contestée par le fabricant
Le souci est qu’en juillet 2013, la Direction générale de la santé a interdit l’utilisation de cet anticancéreux pour soigner la DMLA en raison de cas rapportés d’infections de l’œil (liées au fait que ce médicament est conditionné pour être injecté en intraveineuse et non en intraoculaire). Des études sont en cours pour comparer le Lucentis® et l'Avastin® dans le traitement de la DMLA. Les résultats ont déjà amené les autorités à réviser leur décision et à demander une révision du prix du Lucentis®. Pour l'heure, l'Avastin ® a obternu une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) (décision vivement contestée par le fabricant) et figure depuis le 27 août 2015 sur la liste de médicaments rembourssables par l'Assurance maladie (pour en savoir plus : DMLA : l’Avastin® enfin remboursé !.
D'autres molécules, très prometteuses, sont en cours d'autorisation ou de validation scientifique.
Les recherches actuelles s’orientent vers la mise au point de modes d’administration plus simples (voie orale, collyres) ainsi que vers un traitement de la forme sèche (les VEGF-Traps).
DMLA : le rôle du dépistage
Pour bénéficier de ces traitements, encore faut-il se savoir atteint de la DMLA.
C’est ainsi qu’en l’absence de tout symptôme, il est recommandé de consulter un ophtalmologiste tous les ans à partir de 55 ans afin de bénéficier d’un fond d’œil. Bien entendu, il faut aussi consulter rapidement en présence de signes d’alerte.
Les signes d’alerte de la DMLA
- Apparition d'une zone sombre au centre du champ de vision (scotome).
- Baisse de l'acuité visuelle avec une moins bonne perception des détails et la nécessité d’un meilleur éclairage.
- Vision déformée ou gondolée.
- Certaines lettres et chiffres sont de plus en plus difficiles à distinguer.
Attention, lorsque la baisse de vision est rapide, avec des images ondulées et des lignes droites déformées, il faut consulter en urgence un ophtalmologiste.
Comme il existe des facteurs génétiques et environnementaux, les personnes à haut risque de DMLA sont invitées à débuter le dépistage plus précocement, voire à mettre en place des mesures préventives, notamment diététiques (vitamines antioxydantes, pigments maculaires, oméga-3) et médicamenteuses.
Les personnes à haut risque de DMLA
A noter que le tabagisme constitue un facteur de risque de DMLA.
- Antécédents familiaux de DMLA (le risque de DMLA est alors multiplié par 2 à 4).
- Exposition antérieure prolongée au soleil et à la lumière.
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