- 1 - Ce projet constitue-t-il un prolongement de la loi Evin en vigueur depuis 1991 ?
- 2 - Le ''répressif'' ayant montré ses limites dans beaucoup de domaines, quelles mesures d'accompagnement préconisez-vous quand on sait que nombre de fumeurs déclarent ne pas avoir l'intention de s'arrêter ?
- 3 - Quels sont vos alliés dans cette lutte anti-tabac dans la mesure où la pression anti-tabac reste faible en France, contrairement aux pays anglo-saxons ?
- 4 - Le principe de précaution, qui s'applique par exemple à la nourriture (OGM, vache folle, grippe aviaire), vous paraît-il transposable à la consommation de tabac ?
- 5 - Vous êtes Président du groupe d'études sur le médicament à l'Assemblée Nationale. A ce titre, quelles sont pour vous les autres priorités de santé publique ?
Quels sont vos alliés dans cette lutte anti-tabac dans la mesure où la pression anti-tabac reste faible en France, contrairement aux pays anglo-saxons ?
Mes premiers et meilleurs alliés sont tous celles et tous ceux qui sont victimes du tabagisme passif. Lorsqu'ils s'expriment, au travers des sondages, ils sont près de 80% de la population française, dont plus de 50% de fumeurs. Je suis convaincu que si les français étaient appelés à voter, une très grande majorité se prononcerait en faveur de cette mesure. Sans eux rien n'est possible. Il est vrai qu'il s'agit de la majorité silencieuse. Mes autres alliés sont les salariés qui ne souhaitent plus être enfumés par leurs collègues, mais aussi par les clients. A ce titre, je considère que cette protection s'adresse aussi aux salariés travaillant dans les cafés, restaurants ou discothèques qui ne doivent pas être considérés comme des employés de seconde zone. Je veux aussi croire que l'ensemble des milieux de santé figure parmi ces alliés. Au final, je crois que mes alliés sont nombreux, simplement comme souvent, dans ce domaine, la fumée et par voie de conséquence les fumeurs occupe tout l'espace.
Le principe de précaution, qui s'applique par exemple à la nourriture (OGM, vache folle, grippe aviaire), vous paraît-il transposable à la consommation de tabac ?
Le principe de précaution me semble ici largement dépassé. C'est un droit de protection que je souhaite mettre en place. Il ne s'agit plus de se demander si la consommation de tabac est dangereuse. Ce fait est établi depuis maintenant de longues années. Il est d'ailleurs intéressant de mettre en parallèle les mesures qui sont envisagées dans notre pays en cas de grippe aviaire et qui ne soulèvent de la part de la population aucune protestation, avec l'encadrement que je propose. Cette situation met en évidence le succès de l'industrie du tabac à masquer les dangers pour la santé du tabagisme actif et passif. Il ne viendrait à l'idée de personne de dire que l'on stigmatise les malades de la grippe en leur demandant de rester chez eux pour ne pas propager la maladie ; parce que l'un sait qu'il est malade et contagieux tandis que les autres savent que ce peut être un danger pour eux. La quasi-totalité des fumeurs a aujourd'hui conscience d'être une gène mais pas encore d'être un danger.
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