Plongée dans le cerveau
Stimulation magnétique transcrânienne. Trois mots, et beaucoup d’espoir chez les personnes souffrant de douleurs neuropathiques. Rebelles aux traitements classiques, ces douleurs sont provoquées par des lésions du système nerveux. « On a déjà montré que cet outil marchait pour certaines douleurs chroniques », rappelle le docteur Didier Bouhassira, neurologue. « Pour la fibromyalgie, par exemple, on note une diminution de la douleur dans 30 à 40 % des cas. Nous cherchons maintenant à savoir si la technique peut connaître la même réussite pour les douleurs neuropathiques, et surtout si ses bienfaits peuvent être maintenus sur le long terme. »
Malgré son nom impressionnant, la technique est sans douleur, et non invasive. Le principe : « une bobine placée sur le crâne du patient envoie des ondes magnétiques, qui vont stimuler le cerveau en activant les centres de modulation de la douleur ». Une sorte de GPS du cerveau, se basant sur des IRM, permet de repérer très précisément la cible à atteindre.
Une recherche hyperactive
Partout dans le monde, des chercheurs cherchent à mieux comprendre les mécanismes de la douleur, pour mieux la soulager. Une foule de molécules sont actuellement testées. Récemment, des chercheurs américains et allemands ont publié dans la revue scientifique Nature les résultats d’une étude sur une molécule prometteuse. Son nom : PMZ21. Sa formule a été imaginée après avoir mis en concurrence plus de 3 millions de molécules ! Et les tests sur les souris sont intéressants : la molécule aurait des effets antidouleur comparables à ceux de la morphine, mais qui durent plus longtemps, et qui ne rendent pas « accros ».
Reste à passer le cap des tests sur les humains avant (d’éventuellement) retrouver la molécule miracle en pharmacie, ce qui devrait prendre plusieurs années... Autre avancée prometteuse : les injections de toxine botulique. Jusqu’ici réputé pour ses propriétés antirides, le Botox semble soulager les douleurs neuropathiques. Des chercheurs de l’Inserm ont dévoilé les résultats d’une étude clinique allant dans ce sens. « On recouvre la zone douloureuse avec des mini injections », décrit le docteur Bouhassira. « Les effets perdureraient 3 mois. »
Encore mieux, il semble que si les injections reprennent après ce délai, les effets antidouleur sont amplifiés. « Ça ne marche pas chez tout le monde », prend soin de préciser le spécialiste. Mais cette arme supplémentaire dans la panoplie antidouleur devrait en réjouir plus d’un...
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