Endométriose : un médicament contre le cancer pourrait la soigner
Un nouvel espoir pour les 176 millions de femmes qui souffrent d’endométriose dans le monde. Selon des chercheurs de l’université d'Édimbourg, un médicament - auparavant testé comme traitement contre le cancer - pourrait réduire la taille des lésions.
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Les chercheurs ont découvert que les cellules de la paroi pelvienne des femmes atteintes d’endométriose ont un métabolisme différent de celles n’ayant pas la maladie. Ces cellules produisent une quantité de lactate (forme ionisée de l'acide lactique) plus élevée, un comportement aussi observé au sein des cellules cancéreuses.
Compte tenu de cette similarité, ils se sont tournés vers le dichloroacétate (DCA) : un médicament ayant montré des signes encourageant dans la lutte contre le cancer il y a une dizaine d’années sur des rats. Une controverse était rapidement née, car des malades se procuraient le produit en ligne alors que son efficacité sur les humains n’avait pas encore été déterminée.
Dichloroacetate : Des tests in vitro et sur des souris prometteurs
Les scientifiques ont placé des cellules de la paroi pelvienne de femmes atteintes d’endométriose en contact avec du DCA pendant 48 heures. Leur comportement métabolique est revenu à la normale et la production de lactate réduite après cette exposition.
Par la suite, le produit a été testé sur des souris atteintes d’endométriose. Après 7 jours de traitement, les scientifiques ont observé une réduction de la concentration de lactate et de la taille des lésions.
Traitement contre l’endométriose : un essai clinique a débuté
L’équipe mène actuellement la première phase d’un essai clinique pour confirmer ses conclusions. Le Professeur Horne - responsable de cette recherche financée par l’association Wellbeing of Women - estime que ce nouveau traitement ciblera l'endométriose touchant le péritoine, la membrane qui recouvre et maintient en place la cavité abdominale et les viscères qu'elle contient. C'est dans cette zone que la maladie survient dans 80 à 90% des cas.
Il a expliqué : “L'endométriose est une maladie handicapante au quotidien pour de nombreuses femmes” puis ajoute “maintenant que nous comprenons mieux le métabolisme des cellules chez les patientes atteintes d’endométriose, nous pouvons travailler à la mise au point d’un traitement non-hormonal. Grâce à l’essai clinique avec le dichloroacétate, nous devrions être en mesure de voir si les conditions que nous avons observées en laboratoire se reproduisent chez les femmes”.
L’endométriose touche une femme sur 10
Une femme sur 10 souffre d’endométriose, un syndrome gynécologique complexe. La maladie est caractérisée par un processus inflammatoire chronique dû à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Ces tissus, qui s’installent au niveau de plusieurs organes (muscle utérin, ovaires, vessie, pelvis, système digestif) réagissent comme l'endomètre (la membrane qui tapisse l'utérus). Ils provoquent ainsi de fortes douleurs au moment des règles. Les patientes peuvent aussi souffrir pendant les rapports intimes, en urinant, à la défécation ou encore avoir des douleurs pelviennes et lombaires.
L’endométriose peut aussi provoquer des difficultés à uriner, des troubles digestifs (diarrhée ou constipation) ou la fatigue chronique. Les femmes atteintes d’endométriose peuvent aussi rencontrer des difficultés à tomber enceinte.
Pour le moment, il n’existe pas de traitement pour soigner la maladie. Les médecins peuvent seulement travailler avec la patiente pour diminuer ou faire disparaître sa douleur constante. Ainsi, le seul traitement recommandé actuellement pour mettre un terme à la douleur est de supprimer les règles en prenant la pilule en continu.
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