La « fish pédicure », une pratique qui inquiète les autorités

La « fish pédicure », vous connaissez ? Cette pratique qui nous vient d’Asie et qui prend son essor en France consiste à immerger ses pieds dans un aquarium rempli de petits poissons, lesquels vont détacher les peaux mortes et vous laisser des pieds à la peau fine et douce. Or cette « fish pédicure » inquiète les autorités sanitaires qui demandent un encadrement strict.
© Istock

« Fish pédicure » et risque d’infection

À la demande du Ministère de la Santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a réalisé une évaluation des risques pour la santé liés à la « fish pédicure ».

En voici les principales conclusions :

  • Dans notre pays, la « fish pédicure » n’est encadrée par aucune règlementation sanitaire spécifique. Or depuis 2010, l’offre de soins s’est considérablement développée en France. Plusieurs centaines d’établissements d’esthétique ou de « bien-être » proposeraient la « fish pédicure ».
  • Dans l’impossibilité de désinfecter l’eau en raison de la présence des poissons, il existe un risque potentiel de transmission d’agents pathogènes d’origine humaine ou animale par le biais de l’eau ou des poissons au cours de la pratique de « fish pédicure ». Certains usagers peuvent introduire des germes, notamment mycosiques, tandis que d’autres sont plus à risque d’infection, comme les diabétiques, les personnes immunodéprimées ou tout simplement les sujets ayant des lésions cutanées aux pieds.

La « fish pédicure » est-elle risquée ?

Si le risque d’infection est réel, il est faible, indique l’Agence, et à ce jour aucun cas n’a été rapporté en France. Cela dit, le risque est plus élevé chez les personnes sensibles (diabète, lésions des pieds…).

Malgré tout, l’Anses estime nécessaire d’encadrer les pratiques par une règlementation adaptée comprenant notamment des procédures d’admission et d’hygiène des usagers, un contrôle et une auto-surveillance de la qualité de l’eau des bacs, l’obligation de traçabilité des lots et le contrôle sanitaire des poissons, etc.

Restera à s’assurer que les poissons sont bien des Garra rufa et donc dépourvus de dents. À défaut, des poissons plus gros munis de dents peuvent provoquer des micro-plaies augmentant le risque d’infections…

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Source : Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), 24 avril 2013, http://www.anses.fr/fr/content/fish-p%C3%A9dicure-l%E2%80%99anses-demande-un-changement-profond-et-rigoureux-des-pratiques.