Force et faiblesse d’un mécanisme de sécurité contre le cancer du côlon

La très longue latence des cancers colorectaux serait due à un mécanisme de contrôle existant au sein même du tissu dans lequel se forment les tumeurs.Une découverte qui permettrait d’expliquer en partie pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles de développer un cancer du côlon que d’autres.
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Pourquoi certaines personnes développent un cancer du côlon et pas d’autres ?

Les cancers du côlon évoluent très lentement : des adénomes émergent à la surface de l’épithélium colique, au fil du temps ils grandissent, accumulent des mutations et peuvent, après plusieurs années, former une tumeur cancéreuse. Pourquoi ce développement est-il particulièrement lent ? Comment expliquer que, chez certaines personnes, des adénomes évoluent en cancers alors qu’ils restent bénins chez d’autres ? Des chercheurs espagnols ont publié une étude qui fait la lumière sur les bases moléculaires de cette « auto-gestion » au cœur de l’épithélium colique.

Sur la piste des protéines BMPs

D’autres études avaient déjà associé la formation d’un adénome à une augmentation de la quantité des protéines BMPs dans le côlon ; on sait maintenant que ces protéines BMPs limitent la croissance des cellules souches de l’adénome et que leur expression est elle-même régulée par d’autres protéines que les chercheurs ont identifiées. Signaux prolifératifs (qui accélèrent le développement) ou antiprolifératifs (qui le freinent) se font face dans la zone jouxtant les cellules souches de l’adénome. C’est cet ensemble qui régule la croissance de ces lésions pré-cancéreuses.

Parmi les ficelles moléculaires de cette régulation complexe, certaines dépendent de régions du génome qui varient d’un individu à l’autre. Ces différences avaient été observées dans des études de comparaisons de génomes entiers, mais elles prennent sens aujourd’hui grâce aux travaux des chercheurs espagnols : en faisant baisser le niveau d’expression des protéines BMPs, les différences génétiques parfois minimes seraient ainsi responsables d’un moindre contrôle de la croissance des adénomes, et donc de la survenue plus fréquente de cancers colorectaux.

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Source : Fondation ARC