Les Français face à l'alcool : un déni flagrant de l'effet cancérigène
Alcool et cancer
Les résultats du premier baromètre cancer viennent d'être présentés par l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé (Inpes). Son objectif : observer les comportements et les attitudes, appréhender les connaissances et les opinions des Français en matière de santé et plus particulièrement au regard du cancer.
Cette enquête téléphonique a été réalisée auprès de 4.000 Français âgés de 16 ans et plus entre avril et juin 2005.
Il se dégage qu'en dépit des progrès préventifs et curatifs, le cancer demeure la maladie grave par excellence pour 92% des Français, loin devant le sida et les maladies cardiovasculaires. De plus, ils considèrent que le monde est potentiellement chargé de facteurs cancérigènes. Mais pour les 90% des Français, de nombreux cancers sont guérissables et la douleur des malades est mieux prise en charge.
Déni flagrant des dangers de l'alcool
En revanche, les facteurs de risques liés à la consommation de tabac ou d'alcool sont fortement minimisés. Mais le déni porte davantage sur son propre risque que sur le risque général.
Concernant l'alcool, la majorité des personnes interrogées estiment que boire plus de trois verres d'alcool par jour favorise l'apparition d'un cancer (81,4 %).
Mais on constate que les Français nourrissent un déni du risque associé à l'alcool en le minimisant, en le relativisant, en mettant l'accent sur les effets criminogènes de l'alcool ou sur les effets des différents types d'alcool, comme par exemple en valorisant le vin et en dépréciant les alcools forts. Certaines opinions prennent même le contre-pied des messages préventifs, comme de cantonner le risque alcoolique à l'ivresse, alors que le slogan en 2004 était justement : « L'alcool, pas besoin d'être ivre pour en mourir ».
Par ailleurs, la médiatisation des effets bénéfiques du vin sur la santé, principalement assurée par les producteurs vinicoles, a trouvé et trouve toujours bon écho.
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