- 1 - Traiter l’incontinence c’est aussi modifier les comportements
- 2 - Des solutions au quotidien adaptées aux hommes
- 3 - La rééducation périnéale, traitement de première ligne
- 4 - La chirurgie, privilégiée dans l’incontinence d’effort chez l’homme
- 5 - Incontinence par hyperactivité vésicale : médicaments, Botox® et neuro-modulation
La rééducation périnéale, traitement de première ligne
Le premier des traitements de l’incontinence urinaire, qu’elle soit à l’effort ou par hyperactivité vésicale chez l’homme comme chez la femme, est la rééducation du périnée (périnéo-sphinctérienne) par électrostimulation fonctionnelle ou biofeedback.
Ce travail musculaire de contraction du périnée par la personne se fait par voie rectale chez l’homme.
Comment ça marche ? La contraction du périnée et du sphincter de l’urètre envoie jusqu’à la moelle épinière un message qui bloque la contraction de la vessie.
La rééducation périnéale permet de guérir 80 à 90% des incontinences générées par des interventions chirurgicales sur la prostate, par exemple.
Pr Pierre Costa : « L’électrostimulation fonctionnelle peut aussi se faire par voie tibiale. Des capteurs sont placés sur la face interne de la cheville (malléole). Cela concerne surtout les fuites par impériosité. Les taux de guérisons sont cependant plus modérés, avec 40 à 50% d’hommes améliorés ».
La chirurgie, privilégiée dans l’incontinence d’effort chez l’homme
Pour soigner l’incontinence urinaire à l’effort, depuis plus de vingt ans, on pose des bandelettes sous l’urètre chez les femmes. Il a fallu attendre 2007 pour que cette intervention soit proposée aux hommes ayant une incontinence légère à modérée (en deçà de 400g /400ml de fuites d’urine) par jour, lors d’activités habituelles. Ce sont des bandelettes en polypropylène destinées à la suspension de l’urètre lors des efforts, mais chez l’homme elles compriment aussi le canal urétral. Elles sont posées au cours d’une intervention relativement peu invasive, avec une incision verticale du périnée, sous les bourses. Il existe plusieurs types de bandelettes dont l’une à l’avantage d’être ajustable. Elle est proposée dans les cas d’incontinence de sévérité moyenne.
Seconde possibilité, les ballons en silicone (Adjustable Continence Therapy, ProACT™ chez l’homme et ACT™ chez la femme), implantés de part et d’autre du sphincter urétral, assurant une compression passive de l’urètre et renforçant la continence à l’effort. Ils sont aujourd’hui couramment utilisés dans les incontinences modérées mais aussi en cas d’échec des sphincters urinaires artificiels.
Pr Pierre Costa : « La solution de dernier recours dans l’incontinence urinaire d’effort chez l’homme sont les sphincters urinaires, indiqués dans l’incontinence sévère (>400ml/jour). Après intervention sur la prostate, la manchette compressive qui permet d’ouvrir et de fermer le sphincter est placé au niveau du tronçon de l’urètre appelé bulbaire et la pompe dans les bourses. La continence est restaurée dans plus de 95 % des cas chez l’homme ».
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D’après un entretien avec le Pr Pierre Costa, chef du service d’Urologie-Andrologie au CHU de Nîmes.