Grossesse : l'ibuprofène aurait un impact sur la fertilité des filles
Être enceinte d'une fille et prendre de l'ibuprofène au début de la grossesse serait-il incompatible ? Des chercheurs de l'université d'Oxford, dont l'étude a été publiée dans Human Reproduction, ont tenté de répondre à cette question. Et leurs conclusions invitent à la prudence : ils suggèrent un impact sur la fertilité des fillettes.
L'ibuprofène (Nurofen®, Advil®, etc) est disponible en vente libre en pharmacie, et il est régulièrement consommé par les femmes enceintes lors du premier trimestre de grossesse. Il est, en revanche, contre indiqué après 24 semaines de grossesse.
Pour mener à bien cette étude, les scientifiques ont utilisé des rongeurs pour voir si la prise d'ibuprofène interférait avec le développement du système de reproduction des foetus féminins. Afin d'aller plus loin, les chercheurs ont également étudié des foetus humains (entre 7 et 12 semaines de développement) et les cordons ombilicaux correspondants. Ces organismes avaient été exposés à l'ibuprofène pendant 2, 4 ou encore 7 jours. A chaque test, une culture témoin a été incluse et comparée. Au total 185 échantillons individuels ont été étudiés.
Les cellules perturbées par l'ibuprofène
Dès la 12e s emaine de grossesse, des effets se manifestent d'après l'étude. Or, c'est l'étape où le système reproducteur se construit. A ce moment, les cellules germinales de l'ovaire subissent des étapes cruciales de prolifération et de différenciation.
Lorsque les foetus étaient exposés à de l'ibuprofène, le nombre de cellules étaient réduit. Il y avait ainsi moins de cellules en développement et plus d'auto-destruction de celles-ci. Les chercheurs ont aussi noté une perte dramatique du nombre de cellules germinales, et cela quelque soit l'avancée gestationnelle du foetus. Après sept jours d'exposition à l'ibuprofène, des effets significatifs ont été observés. Mais ils se remarquent déjà après seulement deux jours.
A noter que cette étude réalisée sur des cultures a été réalisée dans un cadre expérimental. Elle ne peut donc pas totalement expliquer les effets complexes face à l'exposition à l'ibuprofène sur un organisme vivant. Par ailleurs, cette étude était suivie d'une interruption de grossesse, et ne peut donc rendre compte de la suite du développement foetal au-delà de 12 semaines. D'autres travaux seront donc nécessaires pour confirmer ces observations.
Vidéo : Le développement foetal expliqué en vidéo
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