Iatrogénie : quand les médicaments rendent malade
Les médicaments sont utiles, efficaces et la plupart du temps sans danger. Mais parfois, ils sont susceptibles d'entraîner des complications fortuites. Elles sont dites iatrogéniques si elles sont dues au médecin ou au traitement médical. Néanmoins, à l'aide de recommandations de bonne pratique, certaines deviennent prévisibles et donc évitables lorsqu'elles sont liées aux pratiques médicales ou à un mauvais usage par le médecin ou le patient lui-même.Rappelons qu'à chaque prescription, aussi anodine qu'elle puisse paraître, le médecin engage sa responsabilité professionnelle, morale, civile ou pénale. Le risque « zéro » n'existe jamais.
Afin d'évaluer précisément l'iatrogénie médicamenteuse, plusieurs Unions régionales des caisses d'Assurance maladie (URCAM) ont étudié les prescriptions d'associations médicamenteuses formellement contre-indiquées (AFCI) ainsi que les traitements ayant le plus fort niveau de risque iatrogène (psychiatriques, cardiaques, anti-inflammatoires).
Durant le 1er trimestre 1999, 3.145 AFCI ont été repérées parmi les plus de 5 millions d'ordonnances établies dans le Nord-Pas-de-Calais. La situation est identique en Rhône-Alpes. En Loraine et en Alsace, respectivement 2,15% et 3,38% d'associations contre-indiquées avec un médicament antiarythmique ont été observées.
Des populations vulnérables
Les effets indésirables des médicaments aux conséquences généralement lourdes sont plus fréquemment observés chez les personnes âgées. En Poitou-Charentes, c'est le cas de 12,5% des patients âgés de plus de 70 ans admis aux urgences.Les prescriptions aux femmes enceintes doivent également faire l'objet d'une attention toute particulière en raison du risque de malformations chez le nouveau-né.Et enfin chez les enfants, le traitement d'une affection même bénigne peut donner lieu à des complications en raison de contre-indications particulières liées à l'âge.
En conclusion, ce risque est bien présent et certaines populations sont identifiées. Afin de réduire considérablement le risque iatrogénique, l'Assurance maladie a lancé des campagnes de sensibilisation du corps médical. Elle a également mis en place un observatoire, des actions d'information, de formation et d'aides aux prescripteurs. L'objectif : réduire au plus vite le risque iatrogénique d'un tiers !
Conseils aux patients
Les patients quant à eux, se doivent de suivre scrupuleusement leur traitement et de ne pas pratiquer d'automédication. La prise d'un médicament aussi anodin qu'il soit peut être risquée. Il convient de toujours demander l'avis de son médecin. Toute association médicamenteuse peut se révéler dangereuse !
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