La pollution pourrait-elle perturber les règles des femmes ?
Mauvaise pour le cœur, les poumons… et la santé intime des femmes ? Quelques études commencent à suggérer que la pollution de l'air aurait aussi un impact sur les organes reproducteurs féminins. Tout en passant en revue ces travaux, dans Current Epidemiology Reports, des scientifiques américain.e.s soulignent la nécessité de poursuivre l'effort de recherche.
Pour cette revue, le corpus disponible était assez maigre : sur les 18 études "éligibles", seules cinq étaient de qualité suffisante. Voilà qui résume bien la nécessité de multiplier les projets. Car la population concernée, elle, est loin d'être marginale : rappelons-le, les femmes représentent la moitié de la population mondiale.
Pour ce qui est du contenu, les conclusions sont elles aussi assez prudentes. Les différentes études ont examiné le lien entre la pollution atmosphérique et plusieurs paramètres de santé gynécologique : règles irrégulières, infertilité, fibromes ou encore endométriose.
Les particules fines en cause
Il ressort que les femmes vivant près des grands axes routiers sont légèrement plus à risque d'infertilité. Une augmentation qui serait liée aux particules fines.
Les scientifiques ont également constaté une association entre le nombre de particules en suspension dans l'air et la probabilité de souffrir de règles irrégulières, ou encore du syndrome des ovaires polykystiques. Un lien, là encore, très modéré.
Cette relation doit encore être confirmée mais quelques hypothèses ont été émises. La pollution pourrait, notamment favoriser l'inflammation et le stress oxydant. Deux mécanismes qui ont été impliqué dans la perturbation du cycle menstruel.
"Au vu du faible nombre d'études, il est nécessaire que ces résultats soient davantage étudiés" pour apporter des réponses plus précises, conclut Shruthi Mahalingaiah, première autrice de cette revue, dans un communiqué.
De nombreuses femmes concernées
Obtenir davantage d'éléments est d'autant plus important qu'une part non négligeable de la population féminine pourrait être concernée par ce phénomène.
"A l'échelle mondiale, un grand nombre de femmes est à risque (environ 10 % pour l'infertilité et 10 % pour les règles irrégulières et les ovaires polykystiques)", soulignent les scientifiques.
Ces évaluations sous-estiment probablement le poids réel de ces troubles gynécologiques et/ou de la reproduction.
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