Les soins dentaires moins bien remboursés
L’annonce avait été faite le 15 juin 2023 mais les répercussions sur le budget santé des Français devraient se faire sentir dès maintenant. Depuis le 1 er octobre, les soins dentaires sont en effet moins remboursés par la Sécurité sociale. Concrètement, la prise en charge qui s’élevait auparavant à 70% des soins dentaires passe à 60%.
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Les soins dentaires remboursés à 100 % en janvier 2020Une mauvaise nouvelle pour les Français, déjà aux prises avec les conséquences d’une inflation sur les denrées alimentaires, et la flambée des prix de l’essence, parmi d’autres hausses de tarifs.
La baisse du remboursement des soins dentaires s’inscrit dans la volonté du gouvernement de réaliser des économies, dans un contexte de dérapage des dépenses de santé. Le déficit de la Sécu devrait atteindre -8,8 milliards d’euros en 2023 et devrait grimper à -11,7 milliards d’euros en 2024.
500 millions d'euros d'économie
Selon l’Assurance maladie, ce moindre remboursement des soins dentaires devrait rapporter 500 millions d’euros.
La présentation de cette mesure par la Caisse nationale d’assurance maladie, lancée sans concertation avec les acteurs (dentistes et complémentaires de santé), avait été assortie de propos rassurants destinés à calmer le mécontentement. "Il ne s’agit pas de baisse du remboursement, mais une répartition différente. Ce qui compte, à la fin, c'est le patient", tempérait Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie, interrogée par France info le 16 juin 2023. Et de continuer : "Notre enjeu, c'est que les soins dentaires soient mieux remboursés et que l'on réduise ce que les Français paient de leur poche quand ils vont chez le dentiste".
Un raisonnement qui pourrait être mal compris, au vu de la baisse de la prise en charge. Mais selon l’Assurance maladie, il s’agit d’inciter les complémentaires santé et les autres acteurs à compenser cette perte en mettant la main au porte-monnaie. "Pour mieux rembourser les soins dentaires, nous avons besoin d'avoir une coalition d'acteurs. Il y a la Sécurité sociale, l'Assurance maladie ; mais il faut aussi que les complémentaires santé et les dentistes contribuent", avait précisé Marguerite Cazeneuve.
Des patients pourraient renoncer à se soigner
Il n’empêche que du côté des patients les moins fortunés, la pilule est difficile à avaler. Pour les 2,5 millions de patients qui ne possèdent pas de mutuelle, cela se traduira nécessairement par une hausse du reste à charge. Une problématique qui risque d’exclure davantage de patients du système de santé.
Mutuelles : une hausse des cotisations dès janvier
Quant aux complémentaires santé, celles-ci n’affichent pas leur enthousiasme à l’idée de compenser cette baisse de remboursement, et devraient augmenter les cotisations de leurs assurés dès janvier prochain. "Ce transfert de charges […] aura inévitablement un impact sur l’équilibre économique des organismes complémentaires et pèsera sur le niveau des cotisations", a averti l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie (Unocam), dans 60 millions de consommateurs.
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