Pourquoi l'eczéma récidive : l'Inserm nous explique enfin
Pourquoi l’eczéma récidive ? Une équipe de recherche associant l’Institut national de la Recherche médicale (Inserm), l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Ecole normale supérieure de Lyon et le CNRS au sein du Centre international de recherche en infectiologie s’est chargé de la question.
Ainsi, les chercheurs ont découvert que les allergènes persistaient dans la peau pendant plusieurs semaines, mais qu’ils n’étaient pas les seuls, affirme un communiqué de l’Inserm publié le 27 mai 2019.
L’eczéma de contact, c’est quoi ?
Dans son communiqué, l’Inserm explique que l’eczéma de contact, aussi appelé dermite de contact allergique, est une réaction cutanée provoquée par l’exposition à des substances allergènes : "L’inflammation des couches supérieures de la peau qu’elle provoque peut perdurer pendant plusieurs jours, ne disparaît pas tant que la peau reste en contact avec l’allergène responsable et peut même devenir chronique".
L’eczéma se manifeste par :
- Des éruptions cutanées locales (plaques d’eczéma).
- Des brûlures et démangeaisons.
- Il réapparaît lorsque les zones guéries sont à nouveau en contact avec l’allergène.
En quoi les lymphocytes T sont-ils impliqués dans l'eczéma ?
Des cellules immunitaires appelées lymphocytes T mémoire résidents (TRM) prolifèrent sur les sites de lésion et y persistent pendant de longues périodes, réactivant l’apparition de plaques d’eczéma lors d’un nouveau contact avec l’allergène.
L’Inserm souligne : "Ils participent à la réponse immunitaire secondaire, particulièrement rapide et efficace contre les pathogènes déjà rencontrés mais qui peut être responsable de l’aggravation de certaines maladies inflammatoires comme la dermite de contact. Dans les plaques d’eczéma causées par cette dernière, on observe en effet une accumulation de TRM."
Au cours de leur étude, l’équipe de scientifiques s’est intéressée, chez la souris, à la contribution de ces TRM à la sévérité et à la chronicité de l’eczéma de contact. Ils ont observé qu’ils proliféraient localement au niveau des zones cutanées en contact avec un allergène.
"Ils sont ensuite à l’origine de l’apparition de plaques d’eczéma dès que l’allergène entre à nouveau en contact avec la lésion eczémateuse, et ce, même si elle semble guérie.", rapportent les experts. Les résultats de l’étude ont été publiés dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology.
Quelles sont les causes de la persistance des TRM ?
D’après les recherches, ce pourrait être la persistance des allergènes durant de longues périodes dans les zones guéries qui pourrait expliquer la prolifération et la persistance des cellules immunitaires TRM dans la lésion eczémateuse.
L’équipe de chercheurs a pu observer que la réactivation des TRM responsables des plaques d’eczéma était soumise à un rétrocontrôle (autorégulation par laquelle la variation de la sécrétion d'une hormone agit sur la fonction sécrétrice de la glande qui la produit, permettant un équilibre permanent) permis par des récepteurs inhibiteurs porté par les TRM eux-mêmes.
Ainsi, lors d’une réexposition à une faible dose d ’allergène, ces récepteurs sont activés et répriment l’activité des TRM en empêchant ainsi une réaction immunitaire excessive.
Eczéma : des perspectives de nouveaux traitements ?
Ces travaux permettent de mieux comprendre comment les TRM sont impliqués dans la réapparition locale des plaques d’eczéma.
En développant des stratégies thérapeutiques empêchant la réactivation locale des TRM à travers leurs récepteurs inhibiteurs, ces travaux ouvrent de nouvelles perspectives dans la compréhension du fonctionnement et du traitement de l’eczéma de contact allergique.
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