Lutte contre le tabagisme : un investissement sur la durée
La baisse de la consommation de cigarettes se traduira par une baisse de la mortalité due au tabagisme avec un décalage de plusieurs années.
Le fumeur qui a arrêté toute intoxication tabagique à l'âge de 30 ans a un risque cumulatif inférieur à 2% à l'âge de 75 ans alors que ce risque, au même âge, sera trois fois plus important pour l'individu qui n'aura arrêté qu'à 50 ans et près de 8 fois plus important chez celui qui fumera encore à 75 ans. La mortalité due au tabac dans la population âgée dépend donc aussi du tabagisme d'il y a 50 ans.
Cette donnée explique pourquoi, alors que la vente de cigarettes en France, par adulte et par jour a décru entre 1975 et 2000, la mortalité due au tabac a continué à progresser et atteindra sans doute dans les prochaines années un total annuel de 100.000 morts en France (contre 60.000 actuellement).
La lutte contre le tabagisme est donc un investissement sur la durée puisque l'on n'en percevra les réels bénéfices en termes de santé publique qu'après un certain nombre d'années. Dans ce combat, la politique de hausse régulière et soutenue des prix du tabac est indéniablement un élément clé du succès : les ventes de cigarettes et leur prix évoluent en miroir l'un de l'autre. Schématiquement, on retiendra qu'une augmentation des prix de 25% induit une baisse de consommation de 10%.
L'initiative française d'augmenter de 15% en moyenne les prix des produits du tabac en janvier 2003 répondait donc bien à un objectif de santé publique.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.