" On peut secouer un biberon, pas un bébé ! "
Tous les nouveaux parents peuvent être excédés à un moment ou à un autre par les cris et les pleurs de leur bébé. C'est compréhensible et normal d'être à bout après une journée de travail, deux heures dans les bouchons ou en raison de problèmes divers. En revanche, il ne faut jamais se laisser aller à secouer un bébé qui n'arrête pas de pleurer. Une secousse brutale peut laisser de lourdes séquelles neurologiques et neuropsychiques, voire même tuer un nouveau-né.Les plus jeunes sont les plus fragiles, avec un risque de séquelles qui frôle les 100% en-dessous de 3 mois. En effet, les nourrissons présentent un espace élargi entre le cerveau et la boîte crânienne. Ainsi toutes secousses fortes, brutales et de va-et-vient de la tête d'un bébé amplifient les mouvements de son cerveau et peuvent provoquer des déchirures irrémédiables et des hématomes sous-duraux. Les accidents surviennent en général chez des enfants de 3 à 14 mois, avec une moyenne à 5 mois.Pour les médecins, le diagnostic est souvent difficile car les symptômes peuvent être discrets et trompeurs : vomissements, enfants geignants, refus du biberon, somnolence, malaise, tension des fontanelles, crises convulsives, troubles respiratoires Au moindre doute, on pratique un scanner cérébral, un fond d'oeil et des radios du squelette.
Qui sont les parents secoueurs ?
Des gens comme tout le monde avec leur fatigue et leurs problèmes. Une population plus à risque a cependant été identifiée. Dans plus de 50% des cas, il s'agit de parents dont c'est le premier enfant, inexpérimentés, âgés d'environ 30 ans et ayant un niveau d'études secondaires, voire supérieures.En général, les parents sont des couples stables (61%) et les mères ont souvent une activité professionnelle stable (81%). Dans 50% des cas, le bébé n'est pas confié à la collectivité, mais à une assistante maternelle.
Que faire ?
Prévenir en expliquant les risques et informer sur ce qu'il faut faire : lorsqu'on craque, il faut sortir et demander de l'aide en appelant un(e) ami(e), la famille, un voisin, le pédiatre, le médecin généraliste, la PMI ou l'hôpital. C'est précisément l'objectif de la première campagne lancée par le ministère délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. Celle-ci débute le 6 octobre.
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