Phyto-estrogènes : pas d'effet sur les bouffées de chaleur !
Dans notre alimentation (1), six familles de molécules peuvent prétendre à l'appellation «phyto-estrogènes». Mais les données de la littérature concernent essentiellement une seule de ces familles, celle des isoflavones, molécules présentes en grande quantité dans le soja.L'identification de ces molécules repose sur leur similarité avec la structure de l'estradiol, une des hormones sexuelles majeures. A priori, cette similarité structurale leur donne la possibilité d'exercer un effet hormonal estrogénique.
Aujourd'hui, l'engouement des phyto-estrogènes est nuancé par un rapport publié conjointement par l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé). Ce document de plus de 300 pages, précisant la sécurité et les bénéfices des phyto-estrogènes, a passé en revue plus de 1.500 études portant sur ce sujet. En voici les principales conclusions.
En comparaison aux effets associés au traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS), les études concernant les phyto-estrogènes ne permettent pas à ce jour d'établir un effet des phyto-estrogènes sur les bouffées de chaleur. En revanche, les isoflavones pourraient avoir un effet limité sur l'ostéoporose et la perte des fonctions cognitives, mais ces effets nécessitent d'être confirmés par des études cliniques. Enfin, les données disponibles à ce jour montrent que les phyto-estrogènes ne sont pas associés à une augmentation du risque de cancer du sein chez la femme.
Ainsi, la place des phyto-estrogènes dans la prévention ou la prise en charges des troubles liés à la ménopause reste entièrement à être démontrée.
Pour finir, les experts soulignent que les isoflavones (aglycones de soja) ont un effet bénéfique sur le plan cardiovasculaire, en augmentant le tonus des vaisseaux sanguins. Toutefois, cet effet s'observe à partir de 45mg par jour, mais devient délétère au-delà de 73mg par jour.
Concernant la sécurité, les phyto-estrogènes interférant a priori avec le système hormonal, les apports doivent être limités chez les nourrissons et les jeunes enfants, chez les femmes enceintes et chez les femmes ayant un antécédent personnel ou des antécédents familiaux de cancer du sein.
(1) Les phyto-estrogènes sont présents dans des denrées alimentaires variées : ils sont naturellement présents dans certains aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants préparés à base de protéines de soja, et dans les aliments à base de soja (tofu, tonyu ou « jus » de soja, desserts à base de soja). Ils sont volontairement concentrés par les industriels dans les compléments alimentaires visant les femmes ménopausées.
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