Pollution : Franciliens menacés
Selon les mesures du réseau de surveillance Airparif dans 120 villes d'Ile-de-France, 3,9 millions de Franciliens résidant dans Paris et dans les proches banlieues sud, nord-ouest et est sont soumis à des niveaux de fond de dioxyde d'azote supérieurs à l'objectif de qualité de l'air français, correspondant aux recommandations de l'OMS.
Même si les émissions de benzène sont en baisse (en raison d'une diminution de leur concentration dans les carburants), elles restent supérieures aux normes de qualité dans Paris intra muros et en banlieues nord et nord-est. Plus de 740.000 Franciliens y sont exposés.
Le trafic routier est responsable de 54% des émissions de dioxyde d'azote et de 34% des composés organiques volatils, dont fait partie le benzène. En hiver, elles sont encore plus importantes, avec une hausse de 30 à 40%, en raison des chauffages qui libèrent du dioxyde d'azote et du démarrage à froid des véhicules catalysés qui émettent du benzène. De plus, en période hivernale, les polluants se dispersent moins bien.
Rappelons que le benzène est reconnu comme cancérigène, tandis que le dioxyde d'azote peut provoquer des inflammations des bronches chez les asthmatiques et les insuffisants respiratoires.
En première ligne, la santé et la vie des moins de 15 ans
La pollution atmosphérique fait de nombreuses victimes parmi les moins de 15 ans. On enregistre une hausse des hospitalisations et de la mortalité dans cette population. Selon les résultats de l'Observatoire régional Ile-de-France de la santé, entre 1990 et 2000, le nombre des hospitalisations s'est accru de 8% les jours où le dioxyde d'azote est passé des niveaux les plus bas à des valeurs médianes. Cette constatation est d'autant plus consternante lorsqu'on sait que les chiffres les plus bas ne se rencontrent que 18 jours par an, tandis que les valeurs médianes sont atteintes plus d'un jour sur deux ! De même, les hospitalisations pour maladies de l'appareil circulatoire s'élèvent de 3,3% et la mortalité de 2%.
Toute diminution, même minime, des polluants entraînerait donc des bénéfices réels pour la santé. Selon les experts, une baisse de 20% du niveau de dioxyde d'azote éviterait 3,4% des hospitalisations pour asthme parmi les enfants de moins de 15 ans.
Il faudrait également respecter les normes de qualité. Pour Airparif, cet objectif reviendrait à diminuer les émissions polluantes de 50 à 80%…
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