Etes-vous "sensible" ou "insensible" à la restriction sodée ?
Cet effet positif sur la pression artérielle systolique de la restriction sodée de 5g est très rapide et quelques semaines suffisent pour s’en rendre compte (3). Dès la deuxième semaine, 80% du bénéfice de la diminution de la consommation de sel (vis-à-vis de la réduction de la pression systolique) est obtenu.
Mais nous ne sommes pas tous égaux vis-à-vis de la sensibilité au sel. Seules 40% des hypertendus qui ont réduit de 5g/j leur consommation de sel vont effectivement diminuer de 4 mmHg leur pression artérielle systolique (les personnes dites "sensibles"). En revanche, 20% des hypertendus sont "insensibles" au sel, c’est à dire qu’une réduction de leur consommation sodée n’a que peu d’effet sur la réduction de leur pression artérielle.
Pr Xavier Girerd, cardiologue, Service d’Hypertension Artérielle et de prévention des maladies cardiovasculaires (Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris) : « Près de 40% des hypertendus sont dit "inclassables". Et parmi les normo-tendus, les "inclassables" sont encore plus nombreux ! Connaître son statut peut être intéressant, car seuls les "sensibles" gagneront à baisser leur consommation de sel. S’acharner chez les "insensibles" et "inclassables" est peine perdue ».
Le profil-type du consommateur excessif de sel
Voici une illustration dans la vraie vie : parmi les patients de la consultation d’hypertension à l’hôpital de jour de la Pitié Salpêtrière (Paris), 25% des hommes et 13% des femmes ont été repérés comme des consommateurs excessifs de sel (plus de 12g/jour) (4). Dans 54% des cas, si l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30 kg/m2 (obésité) leur consommation en sel aura tendance à être excessive. En résumé : un homme et en fort surpoids aura plus de chance d’être un gros consommateur de sel.
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D’après un entretien et l’intervention du Pr Xavier Girerd, cardiologue, Service d’Hypertension Artérielle et de prévention des maladies cardiovasculaires (Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris) à l’occasion du congrès Forum Codia (Paris, 16,17 février 2016) et du Pr Jean-Jacques Mourad, hypertensiologue (Hôpital Avicenne-Bobigny).