Qu'est-ce qu'un pervers ?
Au départ, une perversion était une pratique sexuelle considérée comme une déviation par rapport à la norme sociale. Le sado-masochisme, l'exhibitionnisme, le voyeurisme, le fétichisme par exemple étaient classés parmi les perversions. Pourtant, le plus intéressant est de comprendre les mécanismes de ce fonctionnement, bien plus que de pouvoir décrire les pratiques particulières des pervers sexuels.
Un pervers est un individu qui ne trouve sa jouissance dans une seule pratique dont il finit par être prisonnier. Il ressent du plaisir sur un mode très codifié et ne perçoit pas sa sexualité dans sa globalité, mais par un angle très étroit, toujours le même, comme s'il ne pouvait pas en avoir une vision plus vaste. Du coup, il n'intègre pas dans sa sexualité la relation à l'autre.Un exemple : un fétichiste des bottines ressent de l'excitation, de la jouissance à regarder, caresser, voir porter des bottines. Mais il ne s'intéresse pas à la personne qui les porte. Elle est seulement un faire-valoir, donc interchangeable. C'est là que se joue la différence avec un homme qui aime les bottines, mais qui aime aussi sa partenaire : lui n'est pas un pervers ! Quand l'objet, ou la pratique particulière, passe avant l'humain, commence la perversion.
Les pratiques sexuelles des pervers peuvent paraître au commun des mortels très libres car étonnantes et inhabituelles. On peut avoir l'impression qu'elles repoussent certaines limites. En réalité, ces pratiques sont extrêmement stéréotypées et le pervers ne peut pas s'en dégager. Il n'est donc absolument pas libre, mais prisonnier dans un monde de pratiques rigides.
Autre particularité, le pervers se pense tout puissant, au-dessus des lois. Il les connaît, mais estime qu'elles ne sont pas faites pour lui. Il se donne la permission de prendre son propre désir comme référence. Là encore, il ne se préoccupe jamais de l'autre.
Il n'y a pas lieu de juger, car la perversion n'est jamais un choix mais une organisation psychique qui s'est mise en place très tôt dans l'enfance. On ne choisit pas d'être pervers. Et il est difficile de changer car, la plupart du temps, la jouissance ressentie est si puissante qu'elle ne donne nulle envie de fonctionner autrement. C'est pourquoi il est rare qu'un pervers entreprenne une psychothérapie.
À noter : chez toutes les personnes non perverses existent dans l'imaginaire des pratiques perverses. C'est tout à fait normal et même banal et ne correspond en aucun cas à une anomalie psychique !
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