Règles : non, les hormones n'entraînent pas que de la mauvaise humeur
À la moindre saute d’humeur, il y a toujours une personne de votre entourage prête à lancer la remarque : "Elle a ses règles, ou quoi ?". Si ce cliché sexiste a de quoi rajouter une couche d’énervement à la situation, le lien entre l’humeur et le cycle menstruel serait bien réel… même si les menstruations ne sont bien évidemment pas les seules responsables des colères féminines, et si l'effet pré-menstruel n'est pas vécu de la même façon ni avec la même intensité par toutes les femmes. La BBC s’est intéressée au sujet en passant à la loupe l’effet de chaque étape du cycle menstruel sur le cerveau.
Anxiété et irritabilité à l’approche des règles
Les principales actrices du cycle menstruel sont les hormones féminines : progestérone et œstrogènes. Le taux d’œstrogènes grimpe jusqu’à l’ovulation, avant de rechuter puis de connaître un second pic plus léger en fin de cycle. Le taux de progestérone, quant à lui, stagne au début du cycle, augmente après l’ovulation puis rechute jusqu’à l’arrivée des règles. Ces variations ne sont pas anodines et provoqueraient des effets plus ou moins marqués selon les femmes, notamment un sentiment plus fort d’anxiété et d’irritabilité à l’approche des menstruations.
C’est le célèbre syndrome pré-menstruel (ou SPM) qui "associe des céphalées, un gonflement et des douleurs des seins, un ballonnement abdominal, des œdèmes des extrémités, une irritabilité", comme le définit le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) sur son site internet. Les causes du SPM ne sont pas encore clairement identifiées, mais un déséquilibre hormonal comprenant un excès d’œstrogènes et un manque de progestérone pourrait être impliqué.
Effets positifs sur le cerveau des hormones féminines
Bonne nouvelle, passée cette période de SPM : les hormones peuvent également agir de façon positive sur le cerveau, rapporte la BBC. Ainsi, après leurs règles, les femmes seraient en moyenne de meilleures communicantes, plus aptes à se repérer dans l’espace et à identifier les personnes inquiètes.
Pour expliquer ces phénomènes, la BBC relève les travaux de Pauline Maki, psychologue à l’université d’Illinois, à Chicago (Etats-Unis), qui évoque notamment le rôle des œstrogènes. Cette hormone affecte deux régions du cerveau. La première est l’hippocampe, une zone impliquée dans la mémorisation et la sociabilité, qui augmente en volume chaque mois chez les femmes, quand les taux d’hormones féminines grimpent. La seconde est l’amygdale, une zone qui participe à la gestion des émotions telles que la peur. Elle permettrait aussi à mieux comprendre les personnes qui nous entourent en augmentant notre capacité à se mettre à la place des autres. Les femmes seraient alors plus à même d’identifier des personnes anxieuses en période de pic d’œstrogène.
Vous aurez désormais de quoi argumenter en votre faveur la prochaine fois qu’un de vos proches tentera d’expliquer votre humeur par votre cycle menstruel.
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Le syndrome pré-menstruel. Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF)