L’ostéoporose, une maladie qui n’existe pas
Faux. Certains comparent l’ostéoporose aux "rides des os", laissant entendre par là qu’elle est une conséquence naturelle et inéluctable du vieillissement. Certes, la dégradation de la qualité et de la masse du tissu osseux observée principalement chez les femmes après la ménopause est bien réelle. Mais on ne peut s’arrêter à ce constat car cette fragilité osseuse expose à des fractures dont certaines réduisent considérablement l’espérance et la qualité de vie.
« Il ne s’agit pas de ralentir la perte osseuse, mais de prévenir les fractures dues à l’ostéoporose et surtout les plus graves (vertèbres, hanche, bassin, humérus), explique le Pr Bernard Cortet, responsable de l’unité osseuse du service de rhumatologie au CHU de Lille et président du GRIO (groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses). Les données épidémiologiques sont concordantes : on décède bien plus souvent et rapidement après une fracture de ce genre. D’où la nécessité de dépister les personnes ostéoporotiques et de les traiter si leur risque de fracture est élevé ».
Malheureusement, le dépistage des personnes ostéoporotiques est déficient et en recul depuis dix ans, y compris lorsque la personne vient juste de se fracturer ! On ne vérifie pas l’état de ses os. De plus, lorsqu’on le fait et qu’il s’avère que la personne est à risque de fracture, un traitement n’est prescrit que dans 15% des cas ! Le GRIO milite pour un remboursement de l’examen clé (l’ostéodensitométrie) pour tous, dès 65 ans.
Sous antibiotiques/aspirine/paracétamol, un peu d’alcool ne fait pas de mal
Faux. L’alcool est une molécule chimique (éthanol). Pour cette raison, elle peut interagir avec des médicaments et de façon différente en fonction du type de consommation d’alcool : elle peut être ponctuelle et même concomitante (au restaurant à cause d’un mal à la tête, par exemple) ou de façon chronique (buveur excessif, personne alcoolique).
« Les interactions alcool/médicament seront majorées si l’état physique de la personne est dégradé mais aussi avec l’âge, ajoute le Pr Gisèle Pickering, pharmacologue clinicien au CHU de Clermont-Ferrand, membre de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) et de la Société Française de Pharmacologie et Thérapeutique (SFPT). En vieillissant, les médicaments sont soit moins bien éliminés (d’où une plus grande toxicité), soit trop vite éliminés (d’où une moindre efficacité) ».
- Paracétamol : le paracétamol, comme la majorité des médicaments et comme l’alcool, est transformé (métabolisé) au niveau du foie. Boire de l’alcool en même temps qu’un médicament constitue une surcharge de travail pour le foie. C’est pourquoi, boire de l’alcool sous paracétamol mais aussi sous ibuprofène ou aspirine (ces deux derniers sont des anti-inflammatoires non-stéroïdiens/AINS) peut faire augmenter les concentrations de ces médicaments dans le sang. A priori, peu de conséquence sur l’effet antidouleur. Ceci dit, si la prise de paracétamol perdure sur le long terme alors que la personne continue à boire du vin ou un alcool fort régulièrement, il peut y avoir des risques de toxicité.
- Anti-inflammatoires (dits non-stéroïdiens/AINS) : ils réagissent globalement tous de la même manière lorsqu’ils sont pris ponctuellement avec de l’alcool et peuvent entraîner une toxicité. Celle-ci n’est pas toujours visible chez la personne en bonne santé globale, mais si l’on prend un verre d’alcool en même temps qu’un AINS pendant 4-5 jours de suite, la toxicité en particulier gastrique peut être majorée (gastrite/inflammation de la paroi de l’estomac avec des brûlures d’estomac, ulcère). Chez un alcoolique chronique, l’effet de l’AINS peut être amoindri, car le médicament sera plus vite dégradé voire, à long terme, produire des effets délétères au niveau du rein. De même, chez la personne avec une insuffisance rénale ou hépatique, cette association AINS-Alcool est contre-indiquée.
- Antibiotiques : les conséquences de leur prise avec de l’alcool relèvent plus du domaine de l’efficacité que de la toxicité. Les effets diffèrent selon le type d’antibiotique avec, soit une majoration de l’effet (du fait de l’augmentation de la concentration de l’antibiotique dans le sang) ou au contraire une minoration de l’effet antibiotique. Chez les buveurs d’alcool chroniques, la baisse de l’efficacité de l’antibiotique est due à sa dégradation beaucoup plus rapide dans le sang.
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