Scandale du Médiator : qui a tort ?

L’affaire du Médiator prend une tournure polémique et salutaire depuis que le Figaro a publié la lettre du Pr Hubert Allemand, directeur médical de la sécurité sociale, qui mettait déjà en cause la sécurité du Médiator il y a une dizaine d’années. Du coup, tous les ministres de la santé sont impliqués depuis Martine Aubry.

Quand on sait de plus que le Médiator est de la même famille que l’Isoméride (amphétamine), autre coupe-faim des laboratoires Servier, médicament interdit à la vente en 1977. Quand on apprend que le Médiator a été interdit en Espagne en 2003 et en Italie en 2004, on comprend pourquoi le nouveau Ministre de la santé, Xavier Bertrand parle de « défaillances graves ». « Je veux savoir ce qui s’est passé depuis la mise sur le marché du Médiator en 1976, déclare-t-il au Figaro ce lundi. Je veux comprendre pourquoi, malgré certaines mises en garde, malgré une parenté chimique avec des molécules interdites, ce médicament est resté sur le marché pendant 33 ans ». Xavier Bertrand est décidé à aller jusqu’au bout et il appelle de ses vœux une enquête parlementaire poussée.

Il faut répondre à la question : pourquoi les médicaments dangereux prospèrent-ils en France ? Pourquoi par exemple le Vioxx a-t-il été retiré du marché 5 années après avoir été interdit aux Etats-Unis ? (Le Vioxx était un anti-inflammatoire responsable de pathologies cardiaques graves). La réponse est déjà en grande partie connue : elle combine lourdeur administrative et non objectivité des experts tirant une partie de leurs revenus de l’industrie pharmaceutique. A l’heure où un député demande qu’il ne soit plus possible d’être un élu national tout en exerçant le métier d’avocat, il devient légitime de poser la même question pour les experts médicaux.

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