Sida : alerte, la pandémie se féminise
Selon le rapport 2004 de l'ONUSIDA, état des lieux communiqué peu avant la Journée mondiale contre le sida du 1er décembre, l'épidémie ne faiblit pas : « elle reste très dynamique et se développe en changeant de caractère au fur et à mesure que le virus exploite de nouvelles occasions de transmission ». Par exemple, la maladie a envahi l'Asie depuis peu, un continent qui abrite 60% de la population du globe. Et actuellement, l'Inde se place juste derrière l'Afrique du sud en termes de nombre de personnes infectées, avec 5,1 millions de cas. Autre particularité qui constitue un des prochains défis à relever : les jeunes de 15 à 24 ans constituent désormais la moitié des nouvelles infections dans le monde. Les femmes aussi sont de plus en plus sévèrement touchées par cette catastrophe sanitaire planétaire. Elles représentent aujourd'hui presque la moitié des porteurs du virus du sida (VIH). Or cette féminisation de la pandémie est dramatique, il faut s'y attaquer dès maintenant. En Afrique subsaharienne, les trois quarts des personnes infectées sont de très jeunes femmes de 15 à 24 ans. Viols, violences sexuelles, maris volages, maris plus âgés, rapports sexuels « transactionnels », absence du choix de l'abstinence, du port du préservatif En outre, elles présentent une vulnérabilité biologique accrue à l'infection. Au final, dans cette partie du monde, une jeune fille court trois à six fois plus de risques d'être contaminée qu'un jeune homme.
Les pays riches ne sont pas épargnés. Les traitements ayant été privilégiés à la prévention, on assiste depuis une dizaine d'années à une nouvelle vague de transmission du virus. En Europe occidentale, le nombre de personnes atteintes du sida est passé de 540.000 en 2001 à 580.000 trois ans plus tard.
Aujourd'hui, des traitements contre le sida ont été mis au point et permettent une amélioration du pronostic des séropositifs. Mais il reste énormément à faire au niveau mondial pour améliorer l'accès à ces traitements. En Afrique subsaharienne, seules 7% des personnes nécessitant un traitement antirétroviral y ont accès. Dans les pays à faible et moyen revenu, une femme enceinte sur dix seulement a bénéficié de services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH.
Toujours selon l'ONUSIDA, même si les dépenses mondiales sur le sida ont été multipliées par 15 entre 1996 et 2003, ce total couvre moins de la moitié des besoins estimés pour 2005 dans les pays en développement.
Pour finir, la Journée mondiale contre le sida, organisée par l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), qui se déroule le 1er décembre, ne sera pas une des seules occasions de parler et de reparler du sida : cette maladie a été déclarée en France grande cause nationale pour 2005. En effet, il faut relancer les campagnes de prévention et de sensibilisation
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