Sida : un jeune sur cinq pense qu’il se transmet par un simple baiser

Les jeunes Français.es ont encore trop d'idées reçues sur la transmission du virus responsable du sida. Selon un sondage réalisé à l'occasion du Sidaction, ils et elles pensent que le VIH se transmet par un simple baiser. 
© Capture vidéo

Les idées reçues ont la cote chez les jeunes Français.es. Particulièrement en ce qui concerne le VIH. A l'occasion du Sidaction – qui se tient du 15 au 24 mars –, l'Ifop a interrogé 1 000 d'entre elles et d'entre eux. Et les résultats sont alarmants.

Dans l'ensemble, un jeune sur cinq s'estime mal informé sur la question du VIH/Sida. Un défaut d'information qui se double d'une méfiance : la plupart des sondé.e.s ne croit pas ce qu'il lit sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les médias traditionnels et sur les sites spécialisés.

Résultat, les fausses croyances persistent… et progressent. Parmi les personnes interrogées, un sur cinq pense que le VIH se transmet par un simple baiser. C'est 6 points de plus que l'année précédente.

La transmission est mal connue

Ce stéréotype a de quoi inquiéter. Plus de vingt ans se sont écoulés depuis l'embrassade échangée entre Clémentine Célarié et un jeune séropositif – justement pour prouver que le virus ne se transmettait pas de cette façon. En effet, les muqueuses de la bouche sont particulièrement hostiles au VIH.

Les idées reçues mises en avant par ce sondage témoignent d'une réelle méconnaissance des mécanismes qui mènent à la transmission du virus. 18 % des jeunes pensent, par exemple, qu'un contact avec la transpiration d'une personne séropositive est à risque.

En réalité, le VIH se transmet lors de rapports sexuels non protégés ou par l'échange de sang – dans le cadre de partage de seringues par exemple.

Tout aussi nombreux sont celles et ceux qui pensent que la pilule du lendemain protège du Sida. Un.e jeune sur cinq approuve cette affirmation. Une idée dangereuse, car elle ne prévient que les grossesses non désirées. Il est donc peu étonnant de voir qu'après une prise de risque, le dépistage se fait rare.

14 % des sondé.e.s ont déjà eu un rapport sexuel non protégé avec un partenaire épisodique. Mais seul.e.s 4 sur 10 ont, par la suite, réalisé un test de dépistage.

L'infection ne guérit jamais

"Il est urgent de reprendre les fondamentaux en terme d'information et de prévention, conclut dans un communiqué la directrice générale de Sidaction, Florence Thune. Il faut faire circuler des messages dans et en dehors de la sphère scolaire pour atteindre tous les jeunes dans toute leur diversité, quel que soit leur milieu social ou leur orientation sexuelle."

Une bonne nouvelle émerge toutefois de ce sondage. Une personne séropositive sous traitement, avec une charge virale indétectable, ne transmet pas le virus du Sida. Et cela, la moitié des personnes interrogées le sait.

"C'est encourageant, car cette notion, vu son importance scientifique, constitue une avancée majeure pour les personnes concernées ainsi qu'en termes de prévention, même si le chiffre reste insuffisant", se félicite Florence Thune.

Reste un progrès à faire : les jeunes doivent encore comprendre que le VIH ne disparaît pas, une fois que l'infection s'est déclarée. Un.e sur quatre pense que des médicaments permettent d'en guérir. Ça n'est pas le cas. Les antirétroviraux permettent d'abaisser fortement la charge virale. Mais les copies du virus situées dans les réservoirs, elles, persistent durablement.

Vidéo : SIDA en vidéo

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Source : Sondage Ifop-Bilendi : les jeunes, l’information et la prévention du sida, communiqué de presse de Sidaction
Sondage Ifop et Bilendi pour Sidaction réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 13 février 2018 auprès de 1002 personnes, représentatifs de la population française âgée de 15 à 24 ans.