Spondylarthrite ankylosante : comment se soigner ?
Peu de gens en ont entendu parler. Et pourtant, la spondylarthrite ankylosante n'est pas une maladie rare. Rien qu'en France, elle touche 180 000 personnes. Cette maladie inflammatoire, d'origine auto-immune, se caractérise par un mal de dos qui survient plutôt la nuit.
Mais le calvaire est loin de s'arrêter à ce symptôme. Souvent, la souffrance réveille les patient.e.s en pleine nuit. Le matin, le dos est raide, les fesses et les talons douloureux. Et comme si cela ne suffisait pas, les crises peuvent durer des mois avant la rémission tant attendue.
A l'origine de ces douleurs, une inflammation de l'enthèse, cette partie de l'os où s'insèrent les tendons, les ligaments et les capsules. Longtemps une fatalité, ce cycle infernal peut désormais être interrompu grâce à une prise en charge ciblée. E-Santé fait le point sur les traitements avec le Pr Francis Berenbaum, rhumatologue à l'hôpital Saint-Antoine (Paris)
Manger équilibré et éviter le surpoids
Comme pour de nombreuses maladies auto-immunes, l'hygiène de vie joue un rôle central dans la qualité de vie du malade. L'objectif : ne pas prendre de poids. Car la surcharge pondérale risque d'aggraver les symptômes déjà handicapants.
Une alimentation équilibrée est donc recommandée à celles et ceux qui souffrent de spondylarthrite ankylosante. En revanche, "aucun régime d'exclusion n'a apporté la preuve de son efficacité contre la maladie, souligne le Pr Berenbaum. Les régimes sans gluten, sans lactose ou sans viande ne sont pas efficaces."
Il en va de même pour le régime acido-basique, supposé limiter l'inflammation générale de l'organisme par un équilibre entre les apports d'aliments alcalins et acides.
Pas question d'exclure, donc, mais un apport peut être augmenté : celui en calcium. Comme l'explique la Société Française de Rhumatologie, les personnes souffrant de spondylarthrite ankylosante sont plus à risque d'ostéoporose.
Maintenir une activité physique régulière
Autre volet essentiel de l'hygiène de vie : l'exercice physique. Celui-ci est vivement conseillé à tou.te.s les patient.e.s pour une bonne raison, éviter l'ankylose qui a donné son nom à la pathologie.
"Quand il y a une inflammation au niveau de la colonne vertébrale, le rachis a tendance à moins se mobiliser et donc s'enraidir", explique Francis Berenbaum. Si rien n'est fait, ce raidissement dégénère et provoque une déformation de la colonne : sa cambrure disparaît, laissant place à un dos voûté (une cyphose).
Ce phénomène est la conséquence directe du mécanisme inflammatoire à l'œuvre. "On trouve des enthèses tout le long de la colonne vertébrale, et elles peuvent se calcifier lorsque l'inflammation se résorbe", détaille le rhumatologue.
L'activité physique permet de limiter cela. Si la natation est particulièrement recommandée, d'autres pratiques font très bien l'affaire. "Nombre de nos patient.e.s sont jeunes, donc on leur conseille de poursuivre le sport qu'ils ou elles aiment", indique le Pr Berenbaum.
Si aucun exercice n'est pratiqué ou possible, un accompagnement par un kinésithérapeute peut être mis en place. "On envoie les patient.e.s chez le kiné deux fois par semaine, pour entretenir la mobilité articulaire", chiffre le spécialiste. Pour la même raison, garder une bonne posture lors des périodes de sédentarité prolongée est essentiel.
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