Sur-diagnostic et sur-traitement des cancers de la thyroïde
Cancer de la thyroïde : du sur-diagnostic au sur-traitement
Si l’incidence du cancer de la thyroïde a fortement progressé (il aurait triplé aux États-Unis en 30 ans, passant de 3,6 cas à 11,6/100.000 aujourd’hui), c’est en partie grâce aux nouvelles techniques d’imagerie de dépistage qui permettent de dépister des lésions de la thyroïde de plus en plus petites. Or nombre d’entre elles sont très peu évolutives et ne nécessiteraient qu’une simple surveillance. C’est le cas des micro-cancers papillaires qui représentent 80% des cancers de la thyroïde et dont le pronostic est très bon avec 99% de survie à 20 ans.
La peur du cancer mène à des soins excessifs…
Seulement lorsque l’on parle à un patient de cancer, la suspicion étant parfois pire que la maladie, les traitements sont mis en place par mesure de précaution (chirurgie, iode radioactif, traitement hormonal). Trop souvent inutilement selon les experts et pouvant être à l’origine d’effets indésirables, voire nocifs.
Or selon une étude entreprise dans le cadre d’une série consacrée au surdiagnostic, les personnes ayant choisi la surveillance ne décèdent pas de cette maladie. En revanche, les traitements exposent à des risques : chirurgicaux, effets secondaires de l’iode radioactif (inflammation des glandes salivaires, leucémie), traitement hormonal à vie.
En pratique, les experts suggèrent d’abandonner le terme de cancer pour désigner les tumeurs papillaires de petites tailles au profit de « micro-cancers » afin de dédramatiser le diagnostic et d’éviter des traitements agressifs potentiellement inutiles.
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