VIH : l’épidémie continue sa hausse en Europe
L'Europe serait-elle laxiste face à l'épidémie de VIH/Sida ? C'est ce que suggère le dernier rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à ce sujet. Elle est la seule à accuser une hausse des contaminations, alors que tous les continents enregistraient une baisse en 2016.
En un an, 57 000 nouvelles infections se sont produites sur le Vieux Continent. Au total, plus d'un million d'habitants vivent avec le VIH. Une estimation qui n'inclut pas la Russie, un pays fortement touché par le virus mais qui a cessé ses déclarations.
Même sans tenir compte de la fédération russe, l'Europe de l'Est reste largement touchée par l'épidémie de VIH. La transmission entre personnes hétérosexuelles est élevée, et l'usage de drogues injectables est responsable d'un tiers des nouvelles infections.
De mauvais résultats généraux
Ce mauvais bilan est dû à plusieurs facteurs : les politiques de prévention sont rares et mal organisées, les populations les plus à risque stigmatisées. Dans certains pays, dont l'Ukraine, les systèmes de santé ont aussi été fragilisés par les crises politiques.
Mais la partie occidentale du continent n'est pas épargnée par le VIH. A eux seuls, les 28 Etats membres de l'Union européenne, la Suisse, la Norvège, l'Islande, le Liechtenstein et la Croatie représentent 29 400 nouvelles contaminations. Dans ces 31 pays, environ 625 000 personnes vivent avec le virus.
La population touchée y varie sensiblement. Les nouveaux diagnostics concernent surtout les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les migrants originaires d'Afrique subsaharienne.
Les patients sont principalement de sexe masculin et assez jeunes (25-29 ans). Mais, à la différence de l'Europe de l'Est, les seniors représentent une part non négligeable des nouveaux cas. Rien qu'en France, une contamination sur cinq concerne une personne plutôt âgée.
Et la France dans tout ça ?
En ce qui concerne la France, d'ailleurs, le bilan est assez mitigé. Avec 6 000 nouvelles contaminations en 2016, la tendance est à la stabilité. Mais c'est largement insuffisant pour parvenir au "zéro diagnostics" d'ici 2030.
Afin d'atteindre cet objectif, le ministère de la Santé a récemment annoncé un plan d'action ciblé sur les plus jeunes. Il devrait inclure des campagnes de communication et de prévention annuelles, en région. Le gouvernement souhaite également expérimenter le PASS préservatif, soit une mise à disposition gratuite de préservatif pour les moins de 25 ans. Enfin, le développement de structures de soins communautaires – sur le modèle anglo-saxon – est prévu.
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Feuille de route de la stratégie nationale de santé sexuelle 2018-2020, ministère de la Santé