Virus de la grippe : une lessive à moins de 60°C ne permet pas de l’éliminer
30, 40, 60°C… à quelle température faut-il laver son linge pour tuer les microbes ? Selon un rapport du Forum Scientifique International sur l’Hygiène Domestique publié en octobre 2018, les programmes "Eco" des machines à laver participeraient à la propagation des virus car les basses températures ne permettraient pas d’éliminer les germes du linge et des vêtements.
Produit antimicrobien et lavage à haute température
Les scientifiques à l’origine du rapport sont partis du constat qu’une hygiène domestique insuffisante augmentait le nombre d’infections comme le rhume et la grippe : en moyenne, les adultes contractent quatre à six rhumes par an et les enfants en contractent six à huit. Des infections respiratoires véhiculées notamment sur les mains et les surfaces, qu’une hygiène suffisante pourrait limiter.
Selon ces scientifiques, il faut différencier le nettoyage "hygiénique" du nettoyage "visible" des mains, des surfaces, des vêtements ou encore du linge. Ainsi il ne suffit pas d’avoir l’impression de nettoyer quelque chose pour que ce nettoyage soit réellement efficace. Pour accéder à un nettoyage hygiénique, trois consignes sont essentielles, selon les auteurs du rapport :
- Eliminer les agents pathogènes (virus, bactéries…) à l’aide de produits de nettoyage à base de savon ou de détergent ;
- Utiliser un produit antimicrobien (désinfectant ou gel hydro-alcoolique pour les mains) ou un lavage à 60°C pour inactiver ou éliminer les pathogènes ;
- Pour le lavage du linge, associer une élimination physique par des produits antibactériens à une inactivation par la chaleur.
Une confusion qui peut être fatale
"Le but d’une procédure d’hygiène n’est pas la 'stérilisation' (absence totale de microbes) mais la réduction de la contamination à un niveau considéré comme sûr" précisent les scientifiques dans leur rapport qui dénoncent une confusion notamment au niveau des consignes de lavage. Ainsi, "laver le linge à basse température permet d’économiser de l’énergie mais cela réduit également l’efficacité du lavage hygiénique. Une telle confusion pourrait conduire un individu à contracter la grippe […] et cela peut être fatal" déplore le professeur Anthony Hilton, un des auteurs du rapport, dans un communiqué de l’université d’Aston (Royaume-Uni) publié le 20 décembre 2018.
"Etre trop propre n’est pas le problème"
Le professeur Hilton dénonce par ailleurs le message selon lequel un excès d’hygiène augmenterait le risque d’allergie et de maladies auto-immunes, de maladies inflammatoires de l’intestin ou encore de diabète de type 1. " 'Etre trop propre' n’est pas le problème. Les experts s’accordent sur le fait que la hausse des allergies et autres maladies est largement due aux changements de mode de vie (par exemple la pratique de césarienne plutôt que la naissance par voie basse, la diminution du temps passé en extérieur, les régimes, l’usage des antibiotiques) qui affectent notre capacité à entretenir un microbiote en bonne santé. Si le nettoyage domestique est impliqué, sa contribution est probablement faible comparée aux autres facteurs" détaillent ainsi les scientifiques dans leur rapport.
En résumé, "il est essentiel que nous développions des modes de vie qui maintiennent l’exposition aux microbes appropriés tout en nous protégeant contre ceux qui causent des maladies" conclue le professeur Hilton.
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It’s sneezy being green: Confusion over 'Eco' settings linked to spread of flu and other viruses, Communiqué de presse de l’université d’Aston, 20 décembre 2018