Virus du sida : dépistage pour tout le monde, de 15 à 70 ans !

La Haute autorité de santé propose de modifier la stratégie de dépistage du sida. Alors que le test de dépistage du virus du sida était recommandé aux sujets à risque sur une base volontaire et de facon individuelle, il pourrait prochainement être proposé à l'ensemble de la population de 15 à 70 ans, en dehors de toute notion de prise de risque.

Quels sont les motifs de cette généralisation du dépistage du virus du sida ?

Selon le Conseil national du sida, la situation est très alarmante : 40.000 Français seraient infectés par le VIH sans le savoir, tandis qu'un tiers des personnes dépistées le sont trop tardivement, au stade sida. La Haute autorité de santé (HAS) précise que ce retard " affecte plus particulièrement les personnes qui ne se considèrent pas comme ''à risque'' ", soit des sujets de plus de 40 ans, qui ont des rapports hétérosexuels, vivent en couple et qui ont des enfants.

Ces faits sont d'autant plus dramatiques que l'on sait aujourd'hui empêcher le passage au stade sida à l'aide de traitements initiés précocement.

Inversement, une prise en charge tardive multiplie le risque de décès par 13 dans les 6 mois.

Les nouvelles recommandations de la HAS visent donc à dépister les sujets infectés qui s'ignorent, et aussi, à les dépister à un stade beaucoup plus précoce.

Le dépistage du sida en pratique

Actuellement, le test de dépistage du virus du sida est réalisé de façon individuelle, dans le cadre d'une démarche volontaire, généralement à la demande des personnes ayant été exposées à un risque de contamination. Il est aujourd'hui préconisé de proposer le test à toute la population âgée de 15 à 70 ans, en dehors de toute notion de risque ou de caractéristiques particulières.

Le test pourrait alors être proposé dans le cadre d'une consultation avec le médecin traitant, dans tout centre de soins ou lors d'une hospitalisation.

Il est également question que le test puisse se faire directement dans les laboratoires d'analyses biologiques, sans prescription.

Quant aux populations les plus à risque, un test par an est recommandé : hommes multipartenaires ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, usagers de drogues injectables, personnes originaires d'une zone de haute endémie (Afrique subsaharienne, Caraïbes).

" Connaître son statut sérologique vis-à-vis du VIH est un avantage individuel mais aussi collectif en terme de réduction du risque de transmission par la mise sous traitement des personnes infectées " indique la HAS. Un dépistage généralisé pourrait aussi modifier le regard porté sur le dépistage du sida.

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Source : Haute autorité de santé (HAS), Focus, Actualités & Pratiques, n°18, avril 2010.