Antidépresseur, bêta-bloquant, insuline : ces médicaments font prendre du poids à la ménopause

Il n’est pas rare de voir s’installer des kilos en trop avec la ménopause. Toutefois, la prise de poids ne s’expliquerait pas uniquement par cette transition. Les médicaments prescrits à cette époque seraient aussi responsables, selon une nouvelle étude.
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La lutte contre la prise de poids pendant la période de transition entre la périménopause et la ménopause est malheureusement souvent difficile. Une des causes principales de l'arrivée de ces kilos en trop est le ralentissement du métabolisme et la chute des hormones. Toutefois pour les chercheurs de l’organisation North American Menopause Society, il faut aussi regarder du côté des médicaments prescrits à cette période de la vie des femmes.

Kilos en trop à la ménopause : des changements métaboliques

La ménopause est provoquée par l’arrêt du fonctionnement hormonal des ovaires. Ils ne libèrent plus d’œstrogènes. Si les femmes prennent entre 2 et 5 kilos à cette période de leur vie, les experts s’entendent pour en attribuer la responsabilité à la chute du taux d’hormones. En effet cette dernière induit une diminution de la masse musculaire. Si les muscles sont moins importants, la dépense d’énergie quotidienne l’est également. Ainsi, les femmes qui ne changent pas leurs habitudes alimentaires et ne réduisent pas leurs apports caloriques, conduisent leur corps à stocker le surplus.

Par ailleurs, la chute d’œstrogène entraîne aussi une modification des zones de répartition de la graisse. Elle n’est plus localisée principalement dans les cuisses et les fesses mais au niveau du ventre

Mais pour les équipes de l’organisation North American Menopause Society, la prise de poids pourrait aussi découler des traitements pris contre les maladies qui se développent pendant la ménopause.


Les traitements des maladies de la ménopause dans le viseur

Les hormones sexuelles (œstrogène et progestérone) jouent un rôle clé dans la "bonne" santé des femmes. Par exemple, les œstrogènes limitent la formation de plaques d'athérome ou encore du cholestérol. Elles protègent ainsi les artères des obstructions et réduisent les risques cardiovasculaires. Les œstrogènes offrent également aux femmes une tolérance accrue au glucose. Avant la cinquantaine, elles ont ainsi moins de risques de diabète par rapport aux hommes. 

Mais à la ménopause, la gent féminine ne bénéficie plus des effets protecteurs de ces éléments naturels. Les cas de maladies cardiaques, diabètes ou encore d’ostéoporoses explosent chez la population ménopausée.

Les chercheurs ont voulu savoir si les médicaments de ces maladies pouvaient être liés à la prise de poids observée à la ménopause, d’autant plus de plusieurs d’entre eux sont déjà associés à l’arrivée des kilos en trop. Ils ont ainsi analysé les données recueillies auprès des femmes qui ont participé au programme Women's Health Initiative.

Ils ont cherché à quantifier l'ampleur de l'association entre les traitements favorisant la prise de kilos et le changement de la silhouettes des femmes ménopausées. Après avoir analysé l’évolution de leur indice de masse corporelle (IMC), leur tour de taille ainsi que les prescriptions données par leurs médecins, les scientifiques ont en effet trouvé un lien entre la prise de poids et les traitements. Les produits en cause sont présentés dans la page suivante de l'article.

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Source : How Much Postmenopause Weight Gain Can Be Blamed on Weight-Promoting Medications?, NAMS, 15 juillet 2020
Ménopause, INSERM, 16 octobre 2017